Rafael Nadal devra repousser les assauts d'un trio d'affamés, Roger Federer, Novak Djokovic et Andy Murray, s'il veut conserver son titre et la première place mondiale à partir de lundi sur le gazon de Wimbledon.

L'Espagnol s'affirme serein après avoir remporté son sixième Roland-Garros, alors que tout le monde attendait le triomphe de Djokovic.

«Gagner à Paris m'a donné beaucoup de calme. Tout s'est passé beaucoup mieux que je l'aurais cru et ma saison est déjà très positive», a dit le Majorquin, dont la place de N.1 à l'ATP ne tient plus qu'à un fil.

S'il veut éviter d'être détrôné par le Serbe, Nadal est obligé de remporter le tournoi pour la troisième fois. Et cela ne sera même pas suffisant si Djokovic atteint la finale.

Le rodage du Majorquin, battu en quarts de finale du Queen's par le Français Jo-Wilfried Tsonga, n'a pas été particulièrement convaincant. Mais Nadal n'avait pas fait mieux l'année dernière avant de filer vers son deuxième sacre.

Djokovic et Federer ont préféré faire carrément l'impasse sur les tournois de préparation pour refaire le plein d'énergie après un début de saison épuisant.

C'est particulièrement vrai pour le Serbe, auteur d'une des séries les plus phénoménales de l'histoire. Il a fallu un Federer au sommet de son art pour l'arrêter en demi-finale de Roland-Garros après 41 victoires d'affilée, à un match du record de John McEnroe.

La pression sur Murray

Si, comme il l'affirme, ce coup d'arrêt n'a pas affecté son mental, Djokovic semble mieux placé que jamais pour s'imposer à  Wimbledon, où ses meilleurs résultats sont des demi-finales, en 2007 et l'an passé contre Tomas Berdych.

Certes, le Serbe n'est toujours pas un grand volleyeur, mais Nadal, et avant lui Lleyton Hewitt, ont prouvé qu'on pouvait gagner sur l'herbe anglaise, moins rapide qu'avant, sans être un spécialiste du jeu au filet.

Évidemment, le N.2 mondial s'est fait un devoir de rejeter l'étiquette de favori en affirmant qu'on pouvait «toujours mettre Nadal et Federer devant tous les autres» lorsqu'il s'agit de faire un pronostic à Wimbledon, où les deux rivaux ont remporté tous les titres depuis 2003.

Même s'il n'est plus le champion intouchable d'il y a quelques années, le Suisse n'a absolument pas renoncé à décrocher un septième trophée à Londres, qui lui permettrait d'égaler le record de Pete Sampras et aussi de l'Anglais William Renshaw, dont les exploits datent d'il y a 120 ans.

En passe d'être distancé par le duo Djokovic-Nadal, Federer s'est complètement relancé en battant le Serbe à Paris dans un match d'anthologie, dont la revanche aura peut-être lieu dans douze jours sur le Central, les deux hommes étant tombés dans la même moitié du tableau.

Le retour des Williams

Le quatrième candidat au titre est Andy Murray, même si l'Écossais ne peut pas pour le moment être élevé au niveau des trois autres, faute d'avoir prouvé sa capacité à se transcender lors des très grands rendez-vous.

Or à Wimbledon, la pression est maximale sur les épaules du Britannique, dont tout le monde attend qu'il mette fin à une disette de trois quarts de siècle, surtout après sa victoire au Queen's. Chez les dames, tout dépendra de la vitesse à laquelle les soeurs Williams, qui ont remporté neuf des onze derniers titres, retrouveront leur tennis après une très longue absence.

Tenue à l'écart des courts pendant un an par une blessure au pied puis un sérieux ennui de santé, une embolie pulmonaire, Serena, double tenante du trophée, vient tout juste de reprendre la compétition à Eastbourne, en même temps que son aînée, absente depuis janvier à cause d'une déchirure aux abdominaux. Sans aller au bout, elles y ont montré un niveau déjà très correct.

S'il était toutefois trop tôt pour les Américaines, la porte s'ouvrirait pour un grand nombre d'outsiders, au premier rang desquelles la Chinoise Li Na, championne de Roland-Garros, et la Russe Maria Sharapova.