La finale tant attendue au tournoi de Madrid entre le N.1 mondial Rafael Nadal et son premier challenger Novak Djokovic aura bien lieu dimanche, mais elle fut très longue à se dessiner, les deux joueurs ayant éprouvé d'immenses difficultés samedi pour se qualifier.  

L'Espagnol et le Serbe planent sur le tennis mondial en ce début de saison. Cette finale sera la troisième les opposant en 2011, après celles de Miami et Indian Wells, deux Masters 1000 comme Madrid, remportées par Djokovic.

Une donnée sera cependant cette fois-ci différente: au revêtement en dur des deux tournois américains succède la terre battue madrilène. Et jamais encore le N.2 mondial n'a battu Nadal sur cette surface, en neuf tentatives.

La dernière fois, toutefois, le coup n'est pas passé loin. C'était en 2009, à Madrid déjà. Le Serbe s'était incliné en 4 h 03 et trois sets 3-6, 7-6, 7-6, après avoir eu trois balles de match, au terme d'une partie considérée comme l'une des plus marquantes de la décennie.

«C'est super pour le tournoi, super pour nous. Nous attendons tous les deux ça avec impatience», a estimé Djokovic, au sortir d'une victoire difficilement arrachée aux griffes de l'étonnant brésilien Thomaz Bellucci, 36e mondial, 4-6, 6-4, 6-1.

«Je ne pense pas trop à ça», a-t-il ajouté en référence au fait qu'il n'ait jamais battu Nadal sur terre. «Je pense à le battre. Il est le défi ultime sur terre. Je dois croire en moi.»

Contre Bellucci, le Serbe a tremblé comme rarement cette saison avant de préserver son invincibilité, avec une 31e victoire consécutive en 2011, soit le meilleur début de saison jamais réalisé depuis John McEnroe en 1984 (42 succès de rang).

Avant Madrid, jamais Bellucci n'avait dépassé les 8e de finale d'un Masters 1000. Et il n'avait battu qu'un top 10 (Fernando Verdasco en février à Acapulco).

«Novak peut me battre»

Quelques heures plus tôt, après une émouvante minute de silence à la mémoire de Severiano Ballesteros le golfeur espagnol décédé le matin même, Nadal avait ajouté un volet à la saga de ses matches avec son éternel rival Roger Federer.

À l'issue de cette 24e confrontation entre deux joueurs qui ont remporté 21 des 24 derniers titres du Grand Chelem (12 pour Federer, 9 pour Nadal), le N.1 mondial a confirmé qu'il restait au-dessus sur terre battue.

Mais le Suisse, dominé 5-7, 6-1, 6-3, n'a pas tout perdu dans ce match qui a basculé sur des détails. Il a bousculé le tenant du titre, qui n'a toujours pas perdu une demi-finale sur terre battue depuis 2003.

Vainqueur cette année des tournois de Monte-Carlo et Barcelone, l'Espagnol a enchaîné sur une 37e victoire de suite sur cette surface, soit une invincibilité de quasiment deux ans.

«Bien entendu Novak peut me battre. Il l'a fait les deux dernières fois (à Indian Wells et Miami, Ndlr)», a convenu Nadal. «Je ne pense pas que ça l'affectera de ne m'avoir jamais battu sur terre.»

La finale dames mettra aux prises la Bélarusse Victoria Azarenka et la Tchèque Petra Kvitova, deux des stars en devenir du tennis féminin, à chacune 21 ans.

Azarenka, victorieuse en demi-finale de l'Allemande Julia Görges 6-4, 6-2, est assurée de figurer à la 4e place du classement WTA lors de sa prochaine publication lundi.

Kvitova, qui a surclassé la Chinoise Li Na (N.6) 6-3, 6-1, la finaliste de l'Open d'Australie cette année, intègrera elle le Top 10 pour la première fois.