On espérait évidemment mieux de la finale masculine des Internationaux d'Australie, dimanche matin, entre Novak Djokovic et Andy Murray. Le Serbe n'a toutefois laissé aucune chance à son copain pour s'imposer en à peine 2 h 37 min, 6-4, 6-2, 6-3.

Djokovic a ainsi remporté un deuxième titre majeur après sa victoire de 2007 à Melbourne, tandis que Murray rêve toujours d'un premier sacre en Grand Chelem.

«La Coupe Davis (remportée avec la Serbie en décembre), un Grand Chelem... je vis présentement le rêve de tous joueurs de tennis, a souligné le vainqueur en conférence de presse. Un déclic s'est produit dans ma tête la saison dernière. J'ai acquis une force mentale que je n'avais peut-être pas avant. J'ai aussi compris que je devais me concentrer sur le tennis.»

Longtemps considéré comme un sympathique «joker», Djokovic n'a jamais eu peur de montrer ses émotions et il a traversé une passe difficile au début de l'année dernière. «Ça ne marchait pas en dehors du court pour moi et cela se ressentait sur mon jeu, sur ma carrière professionnelle. J'ai mis au clair certaines choses dans ma tête. J'ai essayé de trouver la meilleure solution pour me mettre sur la bonne voie. Surmonter cette crise, faire face et me consacrer au sport a été un grand succès pour moi.

«Je suis un bien meilleur joueur qu'en 2007», a poursuivi Djokovic et c'est vrai qu'il a acquis au cours des derniers mois une dimension qui le rapproche de Rafael Nadal et de Roger Federer au sommet du tennis masculin. Djokovic sera tout près de Federer dans le prochain classement ATP et la blessure de Nadal pourrait lui ouvrir bientôt les portes du premier rang mondial.

«Je ne crois que pas nous soyons encore à leur niveau, moi ou Andy, a estimé Djokovic. Ils ont remporté beaucoup plus de titres majeurs, partout. Mais nous sommes encore jeunes et nous pouvons espérer en gagner d'autres...»

Très proche de Murray - les deux hommes se sont fait une chaleureuse accolade après le match -, Djokovic a tenu à rassurer son adversaire. «Je suis passé par là moi aussi et c'est une étape difficile, mais importante du cheminement d'un champion. Je pense qu'il a tout ce qu'il faut pour remporter un tournoi du Grand Chelem, et très bientôt à mon avis.»

Plus serein, Murray

Déjà balayé en trois manches par Roger Federer, dans la finale de 2010, Andy Murray semblait plus serein cette fois. «J'étais dans un état bien pire après avoir perdu l'an dernier, je ne sais pas pourquoi, a avoué l'Écossais. C'est dur, mais il faut que je m'y fasse. Je vais continuer à travailler dur et essayer de m'améliorer.

«Et quand on regarde l'ensemble du tournoi, je ne crois pas que personne ne dira qu'atteindre la finale est un mauvais résultat. Je suis déçu en ce moment, mais je serai très content de mon début de saison... dans quelques jours.

«Je crois que je peux espérer gagner un jour en Grand Chelem, mais peut-être n'y arriverai-je jamais, a poursuivi Murray. Ce n'est pas quelque chose qui va m'empêcher de dormir. J'aime aussi ma vie en dehors du tennis.»

Souverain au service depuis le début du tournoi, Murray a été à la peine face à Djokovic, accordant pas moins de 18 balles de bris. «C'était dur de trouver une partie du court où je pouvais gagner des points, a-t-il noté. Je crois qu'il aurait aussi battu tous les autres joueurs ce soir.»