Un an après avoir littéralement perdu le contrôle de ses nerfs devant le public new-yorkais, la Russe Vera Zvonareva a fait preuve d'une maîtrise parfaite de la situation pour surprendre la favorite Caroline Wozniacki, 6-4, 6-3, en demi-finale de l'Omnium des États-Unis

La Russe de 26 ans, huitième joueuse mondiale, partait négligée contre la grande Danoise, qui l'avait battue en finale de la Coupe Rogers, il y a 18 jours au Stade Uniprix. Mais elle a vite pris l'ascendant sur Wozniacki, brisant son service dès la troisième partie, et elle n'a plus jamais laissé sa rivale revenir dans le match.

«Les conditions n'étaient pas faciles avec le vent, mais j'ai réussi à jouer de façon agressive et sûre en même temps, comme je l'avais fait depuis le début du tournoi, a expliqué Zvonareva. Caroline est une grande championne et elle aura sûrement d'autres chances de gagner des tournois majeurs.

«Moi, c'est ma deuxième grande finale cette année (après Wimbledon) et je suis aussi heureuse que la première fois. J'espère que l'expérience m'aidera. Peu importe ma rivale, j'ai bien l'intention de pratiquer le même jeu qui m'a permis de me rendre jusqu'ici.»

Wozniacki, qui avait survolé la compétition jusque-là, a choisi le mauvais moment pour disputer son plus mauvais match depuis au moins deux mois. Alors qu'elle n'avait commis que 57 fautes directes dans ses cinq premiers matchs, elle en a commis 31 contre Zvonareva.

«Je n'ai jamais trouvé mon rythme, Vera ne m'en a pas donné l'occasion», a reconnu la Danoise, deuxième joueuse mondiale et favorite à New York en raison du forfait de Serena Williams. «Je savais que le match serait difficile et j'ai malheureusement commis trop d'erreurs. Mais elle a vraiment bien joué et mérite amplement sa victoire.»

L'année dernière, dans le même stade Arthur Ashe, Zvonareva avait éclaté en sanglots au cours d'un match de quatrième ronde face à l'Italienne Flavia Pennetta. Elle avait arraché violemment un bandage de son genou, frappé le filet de sa raquette et sa propre jambe de la main, après avoir gâché pas moins de six balles de match, avant de perdre 6-3, 6-7 (6), 0-6.

Curieusement, Zvonareva a dû utiliser pas moins de cinq raquettes vendredi au cours du match qui n'a duré que 85 minutes. Après avoir brisé les cordes de la quatrième, elle a dû demander l'aide de son entraîneur. «C'est la première fois que ça m'arrive chez les professionnelles, a-t-elle reconnu, avec un grand sourire. Chez les juniors, j'ai déjà dû emprunter une raquette après avoir brisé les cordes de mes deux seules raquettes! Aujourd'hui, j'en avais encore en réserve...»

Clijsters au rendez-vous

Zvonareva affrontera samedi soir en finale la Belge Kim Clijsters, deuxième favorite du tournoi, qui a difficilement vaincu l'Américaine Venus Williams, 4-6, 7-6 (2), 6-4, dans l'autre demi-finale.

Un an après avoir remporté un deuxième titre à New York - quatre ans après le premier et après une «retraite» au cours de laquelle elle est devenue mère -, Clijsters a maîtrisé la puissante Américaine dans un long duel de près de deux heures et demie.

Irrégulière au service, Williams n'a flanché que dans la neuvième partie de la manche décisive, non sans avoir réussi à reprendre un bris de service à sa rivale. Clijsters a réussi à garder son calme et à conclure le match en enlevant son service.

«C'était très difficile, a reconnu la gagnante. Venus n'a jamais lâché et elle m'a poussée tout au long du match. C'est merveilleux d'être encore en finale, mais je sais que ce sera encore exigeant. Vera (Zvonareva) joue très bien présentement et elle sera sûrement confiante car elle n'a rien à perdre.

«Pour ma part, je vais continuer de faire de mon mieux. J'adore jouer ici, le public est merveilleux et j'ai hâte de vivre encore cette expérience incroyable.»

La Belge a maintenant remporté 20 matchs d'affilée à New York et elle sera largement favorite contre Zvonareva. Cette dernière l'a toutefois battue deux fois cette saison - à Wimbledon et à Montréal - et elle sera une adversaire redoutable.