L'US Open est le seul tournoi du Grand Chelem qui n'a jamais eu droit à sa finale entre Roger Federer et Rafael Nadal mais Mikhail Youznhy ou Novak Djokovic peuvent encore venir gâcher la fête espérée par le public.

Samedi en demi-finales, l'Espagnol numéro un mondial affrontera le Russe alors que le Suisse numéro deux mondial retrouvera le Serbe.

Youznhy et Djokovic peuvent ajouter leur nom à la liste noire de ceux qui ont privé Flushing Meadows de la magie d'une finale entre les deux meilleurs joueurs du monde. L'Écossais Andy Murray et l'Argentin Juan Martin Del Potro, qui ont battus Nadal en demi-finale en 2008 et 2009, y ont déjà le leur.

Les enjeux d'un possible Federer-Nadal s'inscrivent une fois de plus dans l'histoire du tennis (ère Open):

L'Espagnol pourrait devenir le quatrième après Rod Laver, Andre Agassi et Federer à réaliser le Grand Chelem en carrière et le quatrième à gagner trois tournois du Grand Chelem d'affilée (après Laver, Pete Sampras et Federer).

Le Suisse pourrait augmenter d'une unité son record de 16 titres du Grand Chelem et devenir le tout premier à remporter un sixième titre aux Internationaux des États-Unis, qui viendrait s'ajouter à six Wimbledon, quatre Internationaux d'Australie et un Roland-Garros.

Classique

Le duel Federer-Djokovic devient un classique de l'US Open. Les deux joueurs se sont rencontrés en finale en 2007 puis deux fois en demi-finales en 2008 et 2009, le Suisse sortant à chaque fois vainqueur.

Federer n'a pas encore lâché un set en cinq matchs. Des quatre demi-finalistes, c'est même lui qui a passé le moins de temps sur le court (7h27) et il est en parfaite santé physiquement. Djokovic souffre toujours de la chaleur mais ce sont des températures normales (26°) qui sont annoncées pour samedi. Il faudra toutefois que les cieux soient avec le Serbe.

Federer: «On a fait des beaux matchs l'un contre l'autre ces dernières années, ça va se jouer sur qui aura le meilleur tennis le jour J, qui saura prendre les bonnes décisions au bon moment. Ici, c'est sa meilleure surface.»

Djokovic: «Parce qu'il a perdu en quart de finale à Roland-Garros et à Wimbledon, des gens pensent qu'il est vulnérable. Je ne crois pas que ça soit le cas. Il n'a jamais aussi bien joué. Il est favori. Je vais m'accrocher.»

Arme fatale

Comme Federer, Nadal n'a pas perdu un set. Il se sent bien physiquement, contrairement à l'an dernier (déchirure abdominale), et a trouvé dans son service, plus fort et plus à plat, une arme fatale qui fonctionne à merveille. Il ne l'a perdu qu'une seule fois en 77 jeux! «Par rapport au Nadal de l'an dernier, c'est le jour et la nuit, assure John McEnroe. Il y a tellement de choses qu'il fait mieux: service, volée, intensité...» Pas de quoi être optimiste pour Youzhny, qui avait sorti Nadal en quart aux Internationaux des États-Unis en 2006.

Nadal: «Il est toujours très agressif, il frappe fort et à plat. En plus, ce court convient bien à son jeu. Il va falloir que je serve bien et que je cherche à le déséquilibrer avec mon coup droit.»

Youznhy: «J'adorerais être le vilain (qui empêche une finale Federer-Nadal) (rires). Nadal est le numéro un, il a déjà gagné deux Grand Chelems en 2010, il joue vraiment, vraiment bien. Ce sera évidemment très dur pour moi.»