L'Écossais Andy Murray, récent vainqueur à Toronto, a disparu vendredi en quart de finale du Masters 1000 de Cincinnati, victime de l'Américain Mardy Fish, 36e mondial, et de la fatigue.

Murray, No 4 mondial, a été battu 7-6 (9/7), 1-6, 6-7 (5/7) après presque trois heures de jeu par un Américain qui affronte samedi son compatriote et grand ami Andy Roddick (No 9) en demi-finale.

Roddick a dominé en moins d'une heure trente un Novak Djokovic sans ressort, finaliste ces deux dernières saisons dans l'Ohio.

«On n'a aucun secret l'un pour l'autre, a dit Roddick sur Fish. On passe énormément de temps ensemble sur le Tour et pas plus tard que la semaine dernière, on s'est entraîné ensemble chez moi à Austin, au Texas. Il joue super bien en ce moment, il va falloir que je sois à la hauteur.»

C'est la troisième fois en autant de matchs cette saison que Murray s'incline devant Fish (Miami, Queen's), qui n'était que 90e mondial début juin et va au moins grimper vers la 25e place.

Depuis juillet, Fish s'est imposé à Newport et Atlanta pour quinze victoires et une défaite. «C'est vraiment un bel été pour moi, a-t-il indiqué. C'est le résultat de beaucoup de travail.»

Il y a un an, le gaillard de 1,88 m pesait 14 kilos de plus et devait renoncer au US Open sur une blessure au genou gauche, opéré en septembre.

«C'était le point le plus bas de ma carrière, a-t-il admis. J'ai réfléchi et compris qu'avant que je ne travaillais pas assez. Je me suis regardé dans le miroir et me suis demandé si je le voulais vraiment. La réponse a été oui.»

Fish, qui sera tête de série au US Open, risque de continuer son ascension au classement ATP car il n'a aucun point à défendre d'ici la fin de saison.

Une bataille de trop

Murray a semblé très marqué physiquement par les efforts consentis à Toronto la semaine passée et lors de ses deux premiers tours à Cincinnati, où il avait été poussé en trois sets par le Français Jérémy Chardy et le Letton Ernests Gulbis, passant près de 5 heures sous le soleil de plomb de l'Ohio.

«J'étais fatigué, ni plus ni moins, a déclaré l'Écossais, qui a joué ses trois matchs à «Cincy» dans la chaleur de l'après-midi. Cela aurait été plutôt juste de me programmer (contre Fish) en soirée.»

Les organisateurs ont expliqué que le match avait été programmé en premier (midi heure locale) car Fish avait un double à jouer en soirée.

«Mais comment marche le tennis? Pas sûr que le programme devrait être fait en fonction des doubles, ce sont les simples qu'on voit à la télé non?»

Cette bataille a été celle de trop pour le soldat Murray, complètement épuisé dans le deuxième set (6-1) et confiant au docteur qu'il avait mal à la tête. Bardé de sacs de glace à chaque changement de côté, Murray a mieux tenu le choc au troisième set, en partie grâce aux fautes directes (47 au total, pour 50 coups gagnants) que Fish a eu tendance à faire aux moments importants.

Ce fut d'ailleurs le cas dans le bris d'égalité du premier set, que Fish donna presque à un Murray pourtant guère transcendant (à l'image de sa double faute à 5-5 pour donner une balle de set à Fish avec service à suivre...).

Mais l'Américain au service canon (14 aces), qui a sauvé les quatre balles de bris qu'il a eu à faire face, a pris le meilleur sur la fin, marquant cinq des six derniers points du jeu décisif après avoir été mené 2 points à 4.