Même si elle avoue ne pas accorder la même importance au tennis depuis qu'elle est mère, la Belge Kim Clijsters reste une redoutable concurrente chaque fois qu'elle participe à un tournoi.

Elle l'a encore prouvé le week-end dernier à Cincinnati en disposant de la Russe Maria Sharapova en finale pour remporter son troisième titre de la saison.

Après un petit passage à vide au début de l'été, la Belge de 27 ans a visiblement retrouvé la forme qui lui avait permis de remporter l'Omnium des États-Unis l'an dernier, quelques semaines seulement après son retour au jeu.

«J'aime penser que je suis une meilleure joueuse qu'avant ma retraite (deux ans)», a d'ailleurs estimé la Belge, hier, en conférence de presse. Je ne suis peut-être plus aussi agile qu'à l'époque de mes 16 ans, mais je suis sûrement plus intelligente. J'ai beaucoup appris au cours des années, même pendant ma pause de près de deux ans.

«Je pense que tous les athlètes progressent à mesure que leur carrière avance. Mon expérience personnelle m'a aidée à acquérir une certaine maturité, tout en me redonnant une source de motivation. Ça m'intéressait de prouver qu'on pouvait avoir un enfant et revenir au premier plan par la suite. C'est très satisfaisant d'avoir réussi.»

Difficile équilibre

Clijsters a encore parlé du difficile équilibre entre sa vie de famille et sa carrière. «Le tennis n'est pas aussi important qu'il l'était quand j'avais 16 ans, a-t-elle reconnu. Mais j'adore toujours jouer, je déteste autant la défaite et je tente de me préparer de mon mieux pour tous mes matchs.

«J'ai toutefois aussi besoin de ma fille, de mon mari et je me sens coupable quand je dois être loin d'eux trop longtemps. Par contre, je me sens aussi un peu coupable quand je passe du bon temps au zoo avec Jada, alors que je devrais être sur un court en train de m'entraîner...»

Quand même très sereine, Clijsters est emballée à l'idée de retourner à New York dans quelques jours. «Tout était allé très vite l'an dernier jusqu'à cette victoire à l'Omnium des États-Unis. Je me vois encore sur le court central, avec le trophée et Jada dans mes bras, tout étonnée d'avoir réussi cet exploit.

«Depuis, tout va encore très vite et je tente de gérer mes engagements en fonction des grands tournois. Au point où j'en suis dans ma carrière, ce sont les tournois majeurs qui m'intéressent ainsi que ceux qui permettent de les préparer.

«La Coupe Rogers est de ceux-là. J'ai déjà gagné ce tournoi (en 2005 à Toronto) et j'aimerais le faire à nouveau. L'an dernier, à Toronto, j'avais remporté une victoire importante contre (Jelena) Jankovic et cela m'avait mise en confiance pour l'Omnium des États-Unis.

«Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre cette semaine. Je vais jouer un match à la fois et on verra bien.»

Alors que toutes ses rivales - les soeurs Williams, Jankovic, Henin, Sharapova, Wozniakci - semblent blessées ou diminuées par des ennuis physiques, Clijsters respire la santé et le bonheur de vivre.

Pour peu, on en ferait la favorite du tournoi, mais en a-t-elle besoin?