Le contraste ne pourrait être plus frappant entre les deux finalistes du simple dames à Wimbledon.

À une extrémité du court samedi, on aura Serena Williams, en quête d'un 13e titre dans un tournoi du Grand Chelem.

De l'autre, ce sera la Russe Vera Zvonareva, qui en est à sa première finale dans un tournoi du Grand Chelem et qui cherchera à se défaire d'une réputation de céder à la colère et de crouler sous la pression dans les matchs importants.

Dans un tournoi ponctué de surprises, les succès de la Russe aux coups puissants se rangent au même niveau que le temps chaud et sec. Longtemps considérée comme une joueuse à l'immense potentiel mais encline à l'autodestruction, Zvonareva, 21e tête de série, a vaincu les anciennes numéro 1 mondiales Kim Clijsters et Jelena Jankovic chemin faisant vers la finale. En compagnie d'Elena Vesnina, elles ont aussi éliminé les soeurs Williams, les favorites, dans les quarts de finale en double.

À ses deux dernières victoires en simple, l'athlète de 25 ans a comblé un déficit d'un set.

«L'expérience m'aide beaucoup, a dit Zvonareva. Je me suis retrouvée dans plusieurs situations différentes au fil de ma carrière et je pense que je sais mieux me ressaisir maintenant.»

Elle a autrefois fait figure d'enfant prodige du tennis, accédant aux quarts de finale des Internationaux de France en 2003 à l'âge de 18 ans. C'était son meilleur résultat dans un tournoi du Grand Chelem jusqu'à l'an dernier, quand elle a disputé les demi-finales des Internationaux d'Australie.

Zvonareva s'est fait connaître pour ses sanglots sur le court même quand elle gagne et elle a brisé plus d'une raquette lors de ses crises de colère.

«Elle était trop émotive et devait apprendre à se contrôler, a noté Lindsay Davenport, triple championne en Grand Chelem. Désormais, elle semble être l'une des joueuses les plus calmes du circuit.»

Le revirement dans ses résultats est survenu inopinément. Quand Zvonareva est arrivée à Londres, elle avait perdu cinq de ses sept derniers matchs, dont une défaite en deuxième ronde à Roland-Garros et un revers dès le premier tour au tournoi préparatoire d'Eastbourne. Elle a glissé au 21e rang du classement après avoir occupé le 5e au début de 2009.

Maintenant, elle permet une finale inédite à Wimbledon. C'est la première fois depuis 2007 que ce ne sera pas une confrontation Williams contre Williams. Venus, quintuple championne, a perdu en quarts de finale.

Zvonareva est la deuxième joueuse la moins bien classée de l'histoire à atteindre la finale à Wimbledon. Pour sa part, Serena est la favorite, présente un palmarès de 12-3 en finale de tournois du Grand Chelem et tente de remporter un quatrième titre au All England Club. Zvonareva montre une fiche de 1-5 contre Williams, sa seule victoire remontant à Cincinnati il y a quatre ans.

«Sur papier, il semble que je devrais l'emporter», a dit Williams.

Williams, tenante du titre, n'a pas encore perdu un set en six rondes, principalement en raison de son service dominant. Elle a été brisée à trois occasions seulement tandis qu'elle a réussi un record de 80 as. Elle a remporté presque 90 pour cent de ses points avec sa première balle de service.

«C'est un très grand avantage, surtout ici sur le gazon, a reconnu Zvonareva. Mais je pense que si vous pouvez vous ajuster, il est possible de les retourner. C'est très dur quand elle sert bien, mais parfois elle connaît des problèmes au service. Il faut profiter de ses opportunités. Je n'ai jamais vu quelqu'un réussir 100% sur ses premières balles de service.»