Quand nous lui avons parlé, vendredi, Aleksandra Wozniak était dans un bain thérapeutique où elle récupérait d'une longue séance d'entraînement.

«Le gazon est très éprouvant pour les jambes et le bas du dos, a expliqué la meilleure joueuse canadienne. La balle ne bondit presque pas et il faut être très bas sur ses jambes. Ça fait deux semaines que je joue sur cette surface et je suis à Wimbledon depuis mercredi. Là, ce soir, j'ai vraiment besoin d'un bon bain!» a-t-elle noté, en riant de sa situation.

Au bout du fil, on sent Wozniak heureuse et détendue. La jeune femme un peu découragée du début de saison redevient graduellement la championne déterminée qu'on a connue l'an dernier. La transformation, amorcée avec le retour de son ancien entraîneur Christian Kordasz, lui a permis de signer de belles performances à Roland-Garros, puis à Birmingham et Eastbourne sur gazon.

«J'aurais aimé aller plus loin dans ces tournois, à Birmingham surtout, a avoué Wozniak, mais les conditions étaient difficiles (froid et pluie), nos matchs s'étiraient sur plusieurs heures, voire deux jours, et j'ai été surprise par une jeune Américaine que je ne connaissais pas.

«À Eastbourne, j'ai dû me qualifier et j'ai gagné trois bons matchs en jouant très solidement. J'ai encore été battue par une junior (la Britannique Heather Watson), mais il s'agit de la Championne du US Open junior, le meilleur espoir du tennis anglais.»

Il y a exactement un an, Wozniak a atteint le 21e rang mondial, son meilleur classement à vie, après une demi-finale à Eastbourne. Un début de saison décevant et les hasards du calendrier l'ont repoussée au 48e rang, mais les choses vont beaucoup mieux depuis deux mois.

«J'ai joué et gagné beaucoup de matchs depuis quelques semaines et la confiance revient graduellement, estime Wozniak. Je travaille très bien avec Christian. Je retrouve mes repères, je suis à l'aise avec mes coups et j'ai vraiment l'impression de m'améliorer.

«La santé va bien, a aussi précisé Wozniak. Mon épaule ne me dérange pas et je suis en bonne forme. Christian me fait beaucoup travailler et je n'hésite pas à prendre les bouchées doubles.»

Une adversaire redoutable

Aleksandra Wozniak amorcera le tournoi de Wimbledon aujourd'hui contre la Grecque Eleni Daniilidou, seulement 187e mondiale, mais pas mauvaise sur le gazon. Le match sera le deuxième de la journée sur le court 10.

«Je ne l'ai jamais affrontée, a noté Wozniak, mais je sais qu'elle a un bon service, frappe beaucoup de «slice» et n'hésite pas à monter au filet. Je devrai donc être efficace sur les retours en m'efforçant de bien anticiper ses services.

«Le jeu est plus rapide sur le gazon. Ça va deux fois plus vite que sur la terre battue et il faut prendre l'initiative rapidement dans les échanges. Ce sera important de dicter le jeu.»

Comme à Roland-Garros, Wozniak est aussi inscrite en double avec son amie Lucie Safarova de la République tchèque. «Nous avons remporté un bon match à Roland-Garros et ce sera amusant de jouer encore à Wimbledon. En double, ça va encore plus vite et c'est une excellente préparation.»

Aleksandra Wozniak et Lucie Safarova affronteront demain ou mercredi Chia-Jung Chuang, de Taiwan et Olga Govortosova, du Bélarus. Les gagnantes pourraient affronter les deuxièmes favorites du tournoi, les Espagnoles Nuria Llagostera Vives et Maria Jose Martinez Sanchez.

Comme le tournoi se déroule sur deux semaines, les joueuses n'ont habituellement pas à disputer deux matchs de simples en deux jours, d'où l'intérêt de disputer aussi le double. Par ailleurs, même si les bourses sont bien inférieures (environ le quart du simple quand on partage le chèque en deux), jouer en double permet de toucher un minimum de 4000$.

Assez pour payer ses dépenses, même dans une ville comme Londres.