Si la nouvelle génération pousse très fort, les anciens sont loin d'avoir dit leur dernier mot et ont même enregistré des renforts de poids avant l'Open d'Australie qui commence lundi.

En ce début d'année, le jeunisme est à la mode dans le tennis masculin, avec des joueurs comme Djokovic, Del Potro, Murray, Tsonga, Monfils ou Cilic, censés enterrer pour de bon la dictature de Federer et Nadal qui, malgré leurs 28 et 23 ans, font office de vétérans du circuit.

Chez les femmes, le phénomène est pour l'instant moins visible, même si, là-aussi, on attend monts et merveilles de Wozniacki, Azarenka ou Radwanska pour prendre la relève.

«On y croit plus que jamais», affirme Djokovic qui, comme Sharapova, prédit une saison passionnante avec la multiplication des possibilités offertes.

Le temps serait à la révolution et les anciens n'auraient qu'à bien se tenir. Federer, depuis qu'il a battu le record de victoires en Grand Chelem (15) et qu'il est devenu papa de deux jumelles, serait sevré de gloire et de titres. Il continuerait à gérer son capital en bon père de famille mais sans le même entrain qu'avant. D'ailleurs il n'a plus gagné depuis le mois d'août.

Quant à Nadal, il serait vieux avant l'heure, usé par un style de jeu exigeant et cinq ans à jouer au chat à à la souris avec Federer. Pire que le Suisse, il n'a plus remporté le moindre tournoi depuis le mois de mai.

Mais voilà, les anciens comptent bien faire de la résistance. Nadal, tenant du titre a certes dressé une liste de «douze ou treize» vainqueurs potentiels de l'Open d'Australie, il se compte toujours parmi les grands favoris.

Seulement la mi-temps pour Federer

Federer assure lui qu'il a «toujours aussi faim», malgré la paternité et les records. Sa carrière, dit-il, n'en est qu'à la «mi-temps» et se poursuivra jusqu'aux JO de 2012 au moins.

Le Suisse répète aussi que les tournois du Grand Chelem, au meilleur des cinq sets, sont un tout autre défi et que c'est toujours Nadal et lui qui, jusqu'à preuve du contraire, y ont obtenu les meilleurs résultats.

L'ironie veut que, derrière Federer et Nadal, le principal favori de l'Open d'Australie cette année ne soit ni Djokovic, ni Murray ou Del Potro, mais un autre vieux baroudeur, Nikolay Davydenko, 28 ans, auteur de résultats exceptionnels ces dernières semaines.

Andy Roddick n'a lui non plus pas dit son dernier mot et même Lleyton Hewitt, plus jeune N.1 mondial de l'histoire en 2001, projette toujours de «regagner un tournoi du Grand Chelem», à bientôt 29 ans.

Même chose chez les filles. Qualifier Justine Henin et Kim Clijsters de «vieilles» peut paraître insultant, surtout qu'elles n'ont que 27 et 26 ans. Mais dans le tennis féminin ce n'est pas négligeable et les deux Belges ont commencé leur carrière professionnelle il y a plus de dix ans déjà.

Leur retour constitue un sacré renfort pour les soeurs Williams dans leur effort de contenir la nouvelle vague qui pousse de plus en plus fort mais à laquelle on ne peut que conseiller de rester polie avec ses aînées pour l'instant, sous peine de violentes représailles.