En 2009, Aleksandra Wozniak n'a pas remporté un titre comme elle l'avait fait l'année précédente. Ce qui ne l'a pas empêché de faire encore mieux.

La Blainvilloise de 22 ans a toutes les raisons d'être fière de son année. Non seulement est-elle devenue la première Québécoise à se hisser parmi les 50 meilleures joueuses de tennis au monde mais elle peut aussi se targuer d'avoir inscrit des victoires contre trois rivales classées parmi le top-15. Et elle se souviendra longtemps d'avoir infligé sa dernière défaite à l'ancienne numéro 1 mondiale Amélie Mauresmo, qui a ensuite annoncé sa retraite.

Pour toutes ces raisons, Wozniak est désignée l'athlète féminine de l'année par La Presse Canadienne.

«C'est une belle surprise, s'est-elle exclamée lors d'une conversation téléphonique depuis la Floride où elle s'entraîne avant le coup d'envoi de la prochaine saison en Australie. J'ai beaucoup progressé cette année et, surtout, j'ai prouvé que je suis une joueuse constante.»

Wozniak, qui termine l'année au 34e rang mondial après s'être hissée jusqu'au 21e échelon en juin, a récolté 102 points, dont 20 votes de première place, au scrutin mené auprès des différents directeurs des sports des journaux et commentateurs de la radio et de la télévision à travers le pays. Elle devient la troisième joueuse de tennis seulement à remporter le trophée Bobbie Rosenfeld, après Helen Kelesi (1989, 1990) et Carling Bassett (1983, 1985).

Elle a devancé la spécialiste des haies Priscilla Lopes-Schliep (68 points), la patineuse de vitesse Christine Nesbitt (67 points) et la hockeyeuse Hayley Wickenheiser (59 points).

Elle est la sixième Québécoise à remporter cet honneur, après Chantal Petitclerc (2008), Myriam Bédard (1994), Carolyn Waldo (1987 et 1988), Sylvie Bernier (1984) et Jocelyne Bourassa (1972).

Parmi l'élite mondiale

Pour poursuivre sa progression sur le circuit professionnel, Wozniak ne l'a pas eu facile en 2009. Il lui a d'abord fallu défendre chèrement ses points acquis l'année précédente. Et une blessure à l'épaule - une déchirure, semblable à celle qui a obligé Maria Sharapova à s'absenter pendant plusieurs mois du circuit - est venue contrarier sa saison.

«En général, mon année a été assez satisfaisante même s'il a fallu m'adapter à mon nouveau statut, a-t-elle noté. Le plus dur quand tu entres dans le top-50, c'est de maintenir ton classement car tu as beaucoup de points à défendre à chaque tournoi.

«J'ai aussi subi une blessure assez grave à l'épaule. Cela m'a fait prendre du retard. Heureusement, quand je suis revenue au jeu, j'étais prête mentalement et physiquement.»

Dans ces circonstances, elle se réjouit d'avoir réussi à gagner sa place parmi l'élite du tennis féminin.

«Ce qui me procure le plus de satisfaction, c'est d'avoir obtenu autant de victoires contre les meilleures.

«Quand je me présente sur le terrain, les autres joueuses me prennent désormais plus au sérieux. Elles savent que j'ai eu des succès ces deux dernières années et elles sont plus intimidées.»

Wozniak s'est ainsi permis d'éliminer la Russe Svetlana Kuznetsova, cinquième mondiale et championne en titre à Roland-Garros, dès le premier tour du tournoi d'Eastbourne à la mi-juin. Elle a aussi épinglé à son tableau de chasse la Russe Nadia Petrova (no 10) et la Française Marion Bartoli (no 13).

«Ma victoire contre Amélie Mauresmo sur le court central à Flushing Meadows à son dernier match avant la retraite demeurera un moment très spécial dans ma carrière.»

Elle est aussi devenue la première Canadienne en 17 ans à atteindre le quatrième tour à Roland-Garros et la première en une décennie à se rendre aussi loin en simple dans un tournoi du Grand Chelem.

Et Wozniak n'entend pas en rester là. Elle fixe la barre haute pour la suite de sa carrière.

«Cette année, c'était la première année où je disputais autant de gros tournois sans arrêt. J'ai aussi affronté souvent des filles parmi le top-10. Cela m'a permis de gagner de l'expérience. En 2010, je veux améliorer ma stratégie, me montrer encore plus régulière, franchir plus souvent le cap des quarts de finale.

«Je veux aussi continuer à grimper au classement, percer le top-20 et gagner des tournois, y compris un Grand Chelem.»

Pour y parvenir, elle devra améliorer certaines facettes de son jeu, dont son service qui l'a souvent laissé tomber cette année.

«Je dois démontrer plus de confiance au service, a constaté Wozniak, soulignant que sa blessure à l'épaule l'a rendue plus craintive. Je vais me concentrer là-dessus pendant l'hiver et travailler sur la technique de mon service.»

Dans l'immédiat, elle s'apprête à quitter la Floride pour se rendre en Australie en prévision de la première manche du Grand Chelem présentée à Melbourne du 18 au 31 janvier. Afin de se préparer adéquatement, elle disputera deux tournois préparatoires, à Brisbane et Hobart.