Rafael Nadal, battu dès son entrée en lice au Masters lundi à Londres par le Suédois Robin Soderling, l'homme qui l'avait fait chuter pour la première fois de sa carrière à Roland-Garros au printemps, admet qu'il traverse actuellement une crise de confiance.

«Ca a été plus une question de tranquillité mentale que de jeu. J'ai joué à un niveau correct, mais j'ai fait des fautes quand il ne fallait pas. Il me manque la confiance qui permet de surmonter ces moments de grande tension», a expliqué l'Espagnol, dominé sans discussion 6-4, 6-4.

Le Suédois serait-il devenu sa «bête noire"? «Peut-être, mais ce n'est pas mon sentiment. Je ne me suis absolument pas senti inférieur tennistiquement, mais sur le plan de la confiance, si. Je crois qu'avec un niveau de confiance normal, j'aurais eu de très bonnes chances de le battre», a dit Nadal, qui a répété le mot clé de «confiance» une bonne vingtaine de fois en un quart d'heure de conférence de presse.

Pourtant les frappes du N.2 mondial paraissent bel et bien moins meurtrières qu'avant la série de blessures, aux genoux et aux abdominaux, qui a gâché son été. Souvent repoussé loin de sa ligne, il peine à prendre l'initiative et réussit relativement peu de coups gagnants (18 contre 24 fautes directes face à Soderling).

Evidemment, une partie de l'explication tient à la surface utilisée au Masters, celle qui convient le moins à son jeu. Sur 36 titres, il n'en a remporté qu'un sur synthétique en salle. «Je savais que ce tournoi allait être difficile», a rappelé le joueur, soulignant la régularité de sa fin de saison avec notamment une finale à Shanghai et une demie à Paris-Bercy.

Encore en course

Il n'empêche que le Majorquin n'arrive plus à passer le cap des tout meilleurs. Il n'a battu aucun des participants au Masters depuis son succès sur Novak Djokovic en demi-finale de Madrid à la mi-mai.

Mais le champion est persuadé que ni son physique - il affirme ne pas avoir perdu de poids ces derniers mois, les apparences s'expliquant par un changement de maillot - ni son jeu ne sont en cause.

«Si je peux m'améliorer? C'est sûr, et je le ferai», dit-il, citant son service et son jeu d'attaque. «Mais tout va un peu ensemble, avec la confiance», qu'il compte récupérer par le travail. «Je ne suis pas excessivement préoccupé», affirme-t-il.

Pour son avenir londonien, Nadal ne se fait guère d'illusions. «J'ai perdu pas mal d'options en me faisant battre dans le premier match», reconnaît le joueur, qui peut encore se qualifier pour les demi-finales lors de ses deux derniers matches contre Djokovic et Nikolay Davydenko.

Quant à la première place mondiale de Roger Federer, mathématiquement toujours à sa portée, elle ne fait pas partie de ses objectifs immédiats. «On peut toujours en parler, mais je crois que pour gagner ce genre de tournoi il me manque le petit plus indispensable», dit-il.

Après Londres, Nadal aura encore l'occasion de renouer avec les grands titres qui le fuient depuis l'Open d'Australie en janvier. Il disputera début décembre à Barcelone la finale de la Coupe Davis contre la République tchèque.

Pour la confiance, rien ne lui irait mieux que de soulever un nouveau Saladier d'argent.