Lundi dernier, pendant la rencontre de presse réunissant les huit meilleurs joueuses de tennis au monde, Elena Dementieva est restée de longs moments seule à sa table, jouant avec son iPhone, pendant que les journalistes préféraient interroger les soeurs Williams ou Dinara Safina.

La grande Russe de 27 ans est une des têtes d'affiche les plus effacées de la WTA. Et ce n'est pas sa liaison avec le hockeyeur Maxim Afinogenov, pas vraiment une étoile de la LNH, qui en fait une victime des paparazzis...

Pur produit de cette école russe qui domine actuellement le tennis féminin, Dementieva est pourtant une jeune femme articulée. Quatrième mondiale, championne olympique, gagnante de 14 titres et de plus de 12 millions de dollars en carrière, il ne lui manque qu'un titre du Grand Chelem pour compléter un des plus beaux palmarès parmi les joueuses en activité.

On a dit cette semaine, et elle l'a reconnu, qu'Elena manquait parfois d'agressivité sur le court et que ses rivales pouvaient facilement la dominer psychologiquement. En fin de semaine, en battant coup sur coup Serena Williams et Maria Sharapova - deux «tueuses» reconnues -elle s'est offert le meilleur stimulant possible à quelques jours du US Open.

Une fois finaliste à New York (en 2004 contre Kuznetsova) et trois fois demi-finaliste, Dementieva s'y présentera avec le jeu le plus solide du moment. Toutes les autres, même Serena Williams qu'elle a humiliée samedi en demi-finale, devront se méfier d'elle

Le retour de Sharapova

Au-delà du titre de Dementieva, le retour au sommet de Maria Sharapova est sûrement ce qu'on retiendra le plus de cette Coupe Rogers 2009 à Toronto.

Un an après son forfait à Montréal, la Russe a atteint la finale d'un tournoi pour la première fois depuis son retour au jeu en mai. Sa défaite était un peu prévisible compte tenu de la fatigue et de son horaire (elle a presque toujours joué en soirée, y compris samedi soir), mais la qualité de son jeu d'attaque et de ses retours de service a montré qu'il faudra compter sur elle à New York.

Reste la question de ses services. C'était parfois pathétique de voir Sharapova hésiter de longs moments avant de frapper une deuxième balle de service.

D'autres joueuses ont les mêmes problèmes, mais c'est d'autant plus critique pour Maria qu'il s'agissait de son meilleur coup avant sa blessure à l'épaule.

Elle n'a toutefois que 22 ans. Si le tennis retient son attention pendant encore quelques années, on voit mal pourquoi elle n'ajouterait pas quelques titres du Grand Chelem a un palmarès qui en compte déjà trois.

Montréal en avance

En 2010, le tournoi féminin sera disputé à Montréal. On ne sait pas encore ce qui arrivera en 2011 quand la Coupe Rogers se déroulera simultanément à Montréal et à Toronto. Vu d'ici, on a parfois l'impression que les bonzes de Tennis Canada favorisent la Ville Reine et c'est sans doute vrai qu'une bonne partie des profits supérieurs réalisés à Montréal s'en vont ailleurs au Canada.

Mais l'organisation montréalaise garde une grosse longueur d'avance sur celle de Toronto, ne serait-ce qu'en raison du public fidèle et connaisseur qui envahit le stade Uniprix chaque année et qui fait l'envie des organisateurs du monde entier.