Le premier match en soirée sur le court central entre Marat Safin et Gaël Monfils avait un cachet particulier.

D'un côté, un jeune loup du tennis masculin, le Français Gaël Monfils, 13e au monde, mais éloigné des courts depuis le 11 juin en raison de blessures à un genou et un poignet.

De l'autre, un vétéran à son dernier tour de piste, le Russe Marat Safin, 61e au monde, porté par une belle percée jusqu'en quarts au tournoi de Los Angeles il y a une quinzaine.

Comment allait se conclure ce choc entre ces deux athlètes aux destins diamétralement opposées?

Capable du meilleur comme du pire, Safin, 29 ans, a fait craindre aux spectateurs une sortie rapide en début de match, pour sa dernière présence en carrière à Montréal. Mais après avoir perdu sèchement la première manche 6-2, il s'est accroché et remporté la deuxième 6-3, avant de finalement s'incliner, essoufflé, 6-2 dans la dernière manche.

Un match inégal, mais au cours duquel les coups spectaculaires ont fait oublier les erreurs de ces deux joueurs hautement émotifs. Un match qui a nettement plu à la foule, nombreuse et bruyante.

«Je me mets trop de pression cette année parce que je veux terminer ma carrière sur une bonne note, a admis Safin après son match. Je devrais pourtant profiter de cette dernière année, ne pas me laisser distraire par tout ça.»

Voilà sans doute pourquoi Safin a-t-il commencé le match de façon si brouillonne. «J'étais un peu nerveux, a confirmé le Russe, jadis numéro un mondial. J'étais lent, j'ai fait beaucoup d'erreurs. J'ai un problème de confiance cette année. J'ai perdu beaucoup de matchs de façon serrée.»

Après avoir arraché la deuxième manche, Safin a bien amorcé la troisième en brisant le service de Monfils, ancien numéro un mondial chez les juniors. Mais celui-ci a repris le bris dans la quatrième partie pour ne plus jamais être menacé.

«Je commençais à être fatigué, a expliqué Safin. Monfils n'a rien fait de spécial, je manquais tout.»

Monfils, blessé lors de la saison sur gazon, était bien heureux d'avoir brisé la glace, après avoir été sur la touche pendant presque deux mois. «Je n'étais pas sûr de venir jouer à Montréal, a-t-il confié en entrevue après le match, un sac de glace sur le genou gauche. Mais quand j'ai vu que je commençais à mieux frapper (à l'entraînement), je me suis dit qu'il était temps de jouer des matchs. Je n'avais pas beaucoup de repères, mais le naturel est revenu.»

Le jeune Français, qui a battu Safin lors de leurs trois affrontements en carrière, a eu de bons mots pour son rival déchu. «J'aime bien le personnage. Je l'admire beaucoup. Je l'admirais beaucoup étant jeune. Il a bien joué. Il a connu quelques difficultés en début de match, mais avec Marat, il y a toujours des moments où ça commence à rentrer...»

Monfils, un joueur électrisant, a fait pour la première fois la connaissance du public montréalais. Une foule sympathique à son endroit, mais toujours attachée au Russe. «C'était bon. C'est sûr que la foule prenait un peu pour Marat au début, mais c'est normal.»

Monfils affrontera un autre ancien numéro un mondial au deuxième tour puisqu'il sera opposé au gagnant du match de ce matin entre l'Australien Lleyton Hewitt et l'Espagnol Juan Carlos Ferrero.

Dancevic éliminé

Dans une rencontre interrompue par la pluie, tard en soirée, le Canadien Frank Dancevic a été éliminé par le Français Gilles Simon à la reprise.

Ce dernier a facilement dominé la première manche, 6-1, puis il en a fait autant dans la seconde, 6-2.