Exactement un an après son premier titre, Aleksandra Wozniak retourne à Stanford, bien installée parmi l'élite du tennis féminin et sûre de ses moyens.

Il y a un an, Aleksandra Wozniak préparait calmement à Montréal le tournoi de Stanford. Quelques jours plus tard, après être passée par les qualifications, elle battait Serena Williams en demi-finale, puis Marion Bartoli en finale pour remporter son premier titre sur le circuit de la WTA.

 

Cette semaine, un an plus tard, Aleksandra retourne à Stanford.

Oubliez le calme pour sa préparation: désormais une vedette de premier plan, elle a enchaîné télévision, radio, séances de photos, entrevues pour les périodiques ou les quotidiens, sans oublier la famille ou les amies, pendant son bref séjour à Montréal.

«Ça ne me dérange pas du tout, j'aime ça, a-t-elle lancé spontanément, quand nous l'avons rencontrée. Je réalise cette semaine à quel point j'apprécie la vie de joueuse professionnelle, aussi bien sur les courts qu'à l'extérieur.»

Désormais la locomotive du tennis canadien, Aleksandra en assume les responsabilités avec aplomb. La voir arriver au stade Uniprix, en robe soleil sur ses talons hauts, coiffée et maquillée pour une séance de photos, est assez impressionnant.

Souriante, chaleureuse, elle a un bon mot pour tous ceux qu'elle croise, ne manque pas de féliciter les autres joueurs et joueuses pour leurs bonnes performances, prend du temps pour encourager les plus jeunes.

Et plus que tout, cette jeune femme respire la confiance. À 22 ans, on la sent en pleine maîtrise de sa vie et de sa carrière. «J'ai acquis beaucoup de maturité au cours des deux dernières années et je suis assez autonome, reconnaît-elle. Mon père, qui m'entraîne depuis mes débuts, m'accompagne souvent en voyage et je travaille aussi avec Rob Steckley, de Tennis Canada, sans oublier ceux qui m'appuient, ici à Montréal, quand j'ai la chance de passer quelques jours à la maison.

«Sur le circuit, j'ai beaucoup d'amies. Nous sommes un bon groupe de filles d'origine polonaise - Sabine Lisicki, Caroline Wozniacki, les soeurs Radwanska -, mais je parle à tout le monde dans les vestiaires.»

Désormais 22e du classement mondial, Wozniak amorce une séquence importante de la saison. À Stanford, elle devra défendre son titre et ses points, le classement de la WTA étant en effet calculé sur 52 semaines. «En fait, il faut regarder l'ensemble de l'année. C'est certain qu'on joue un peu mieux à un endroit, un peu moins bien ailleurs. L'important, c'est que le total soit meilleur!»

Avec son idole, Monica Seles

Aleksandra jouera ensuite à Los Angeles, à Cincinnati, puis à Toronto pour la Coupe Rogers. «On m'a demandé de participer à la soirée d'ouverture, le lundi 17 août. Je vais jouer en double avec Monica Seles, mon idole de jeunesse, contre Serena Williams et Martina Navratilova. Il va y avoir 10 000 spectateurs, beaucoup d'ambiance. J'ai vraiment hâte.»

L'an dernier, à Montréal, Wozniak s'était inclinée au deuxième tour contre la seconde favorite, la serbe Jelena Jankovic.

Après la Coupe Rogers, Aleksandra disputera les Internationaux des États-Unis, dernier tournoi du Grand Chelem de la saison. Elle n'a encore jamais franchi le premier tour à New York, mais croit en ses moyens.

«Mon objectif pour la saison reste de grimper dans le top 20. J'y suis presque, il faut continuer le bon travail. Mon épaule va bien, je me sens en pleine forme. J'ai maintenant l'occasion chaque semaine d'affronter des joueuses du top 20 ou même du top 10. Je progresse chaque fois.»

Avec l'arrivée de la Canadienne Stacey Allaster à la tête de la WTA et sa progression parmi l'élite, Aleksandra a désormais aussi un mot à dire dans l'évolution du circuit féminin.

«Je parle souvent avec Stacey, qui est heureuse de voir une Canadienne bien faire sur le circuit. On a des réunions de joueuses pendant les tournois du Grand Chelem et on fait le point sur la situation.

«Le calendrier est exigeant avec beaucoup de tournois obligatoires pour les filles du top 50, dont deux nouveaux cette saison. C'est certain que plusieurs joueuses souhaiteraient davantage de souplesse. Toutes voudraient également de meilleures bourses, mais ce n'est pas facile avec la situation économique.»

Pour l'instant, elle aide justement le tennis canadien à traverser cette crise. La Coupe Rogers féminine est souvent moins populaire que son pendant masculin, surtout à Toronto. Grâce à Aleksandra, les spectateurs y seront sûrement plus nombreux cette année.

 

ALEKSANDRA WOZNIAK EN BREF

> Née le 7 septembre 1987 à Montréal

> Réside à Blainville

> Professionnelle depuis 2005

> 22e du classement mondial de la WTA (elle a brièvement occupé le 21e rang en juin)

> 278 600$ (US) de gains cette saison (790 000$ en carrière)

> Un titre en carrière: Stanford, Californie, 2008

> Finaliste cette année à Ponte Vedra, demi-finaliste à Eastbourne

> Meilleur résultat en Grand Chelem: huitième de finale (quatrième tour) à Roland Garros en 2009