Après avoir songé à abandonner le tennis, Valérie Tétreault vit aujourd'hui une véritable renaissance. Portrait d'une joueuse qui a réappris à aimer son sport.

Parmi toutes les belles histoires que les jeunes vedettes du tennis québécois nous offrent cette année - Aleksandra Wozniak aux portes du top 20, Stéphanie Dubois qui flirte avec le top 100, une relève qui s'annonce très prometteuse-, aucune n'est peut-être plus touchante que la résurrection de Valérie Tétreault.

 

Avec trois titres en six semaines dans des tournois Challenger ITF, elle vient de grimper au 166e rang mondial. Un formidable exploit, quand on pense qu'elle a failli laisser tomber le tennis l'an dernier.

«Je n'avais plus de plaisir, rappelait-elle, la semaine dernière, à l'entraînement. Je joue au tennis sérieusement depuis l'âge de 8 ans et je n'avançais plus. J'ai tout arrêté pendant quelques semaines et je ne savais plus quoi faire. C'est alors que j'ai rencontré mon entraîneur Jack Cinciripini, au printemps 2008, et ça a tout de suite cliqué.

«On a commencé à travailler ensemble et il m'a redonné le goût de jouer au tennis. Aujourd'hui, je m'estime chanceuse de faire ce que j'aime. Tous les matins, je me lève de bonne humeur.»

Tétreault a d'abord pris une longue pause de la compétition, question de retrouver sa forme physique, de travailler sa technique et de revoir sa préparation psychologique. Elle est revenue au jeu sérieusement l'automne dernier.

«Le tennis est tellement mental, a souligné Valérie. Tout est dans la tête. J'avais perdu confiance en moi et je ne savais pas comment m'en sortir. Jack m'a aidée à y voir plus clair. Il m'a forcée à fouiller en moi pour trouver les vraies raisons de mes problèmes et chercher de vraies solutions.»

Spécialiste des surfaces dures, Valérie a encore un peu peiné en début de saison sur la terre battue, mais elle a profité du retour en Amérique du Nord pour enchaîner les bonnes performances.

Elle a ainsi gagné successivement les tournois ITF de Carson (Californie), El Paso (Texas) et Grapevine (Texas), battant chaque fois des filles mieux classées qu'elle, dont sa bonne amie Stéphanie Dubois, en finale à Grapevine.

«Ce match-là m'a permis de confirmer ma progression, a expliqué Valérie. Je connais bien Stéphanie, on s'entraîne souvent ensemble et je savais que j'étais capable de la battre... à l'entraînement. Mais la vaincre en finale d'un tournoi, dans un long match de trois manches au cours duquel j'ai dû défendre plusieurs balles de match contre moi, ça me donne tellement de confiance.

«Au début de l'année, mon objectif de la saison était de revenir parmi les 250 premières du classement WTA, peut-être les 200 premières si tout allait bien. Si quelqu'un m'avait dit que je serais 166e en juillet, je ne l'aurais jamais cru!»

Toujours solide au coup droit - son point fort -, très régulière du fond du court, Valérie a étoffé son arsenal depuis le début de la saison. «Nous avons travaillé ses services et son revers, a expliqué Cinciripini. On met au point présentement un revers d'attaque qui lui permet de terminer les points.

«Je suis évidemment très fier de ce qu'elle a accompli, a poursuivi l'entraîneur. Tout le monde autour d'elle savait qu'elle était douée, mais il fallait la convaincre, elle, qu'elle était aussi bonne qu'on le pensait. Trop souvent, des filles moins bien classées qu'elle arrivaient sur le court en assumant la commande du jeu. Ce n'est plus le cas.»

Valérie Tétreault a pris goût au succès. Sa progression de l'été lui ouvre les portes de la Coupe Rogers et des qualifications des Internationaux des États-Unis. «Ce sera mon premier tournoi du Grand Chelem chez les pros», a-t-elle précisé, avec un grand sourire.

À 21 ans, c'est comme si sa carrière prenait enfin son vrai départ.