S'il ne veut pas être forcé de produire une nouvelle affiche promotionnelle avec deux visages en moins, Eugène Lapierre pourrait peut-être payer une petite visite à l'Oratoire Saint-Joseph, situé pas si loin du Stade Uniprix. Il pourrait alors y faire brûler quelques cierges afin de s'assurer que les deux plus grandes vedettes du tennis masculin s'arrêtent à Montréal, du 8 au 16 août, dans le cadre de la Coupe Rogers.

Lors d'une conférence de presse tenue mercredi midi, Lapierre n'a pas été en mesure de donner une réponse officielle, mais il est néanmoins demeuré optimiste quant à la présence de Roger Federer et de Rafael Nadal en terre montréalaise, le mois prochain.

Alors que Nadal tente de se remettre d'une blessure à un genou qui le tient inactif depuis sa défaite surprise à Roland-Garros, l'incertitude entourant Federer n'a rien à voir avec son état de santé. Elle est plutôt reliée à son épouse Mirka, qui pourrait donner naissance au premier enfant du couple au moment où le tournoi de Montréal se mettra en branle.

«Je vous dirai que tout de suite après Wimbledon, j'étais peut-être un peu pessimiste. Je me disais que ça serait difficile avec l'accouchement et avec le fait qu'il avait réalisé tout ce qu'il avait à réaliser», a reconnu Lapierre, en faisant allusion aux deux plus récents triomphes de Federer, qui lui ont permis de tourner autant de pages d'histoire du tennis masculin.

«Mais quand je l'ai entendu parler, ensuite, il a dit qu'il allait prendre cinq semaines de repos, ce qui nous amène exactement au début de la Coupe Rogers. Aussi, sur son site internet, il mentionne qu'il compte participer à la Coupe Rogers. De plus, il a dit qu'il voulait continuer à jouer et qu'il voulait rester numéro un mondial. Pour le demeurer, il doit continuer de gagner, il doit bien faire au US Open. Et pour bien faire au US Open, il faut jouer des tournois avant. Il ne nous a pas dit qu'il ne venait pas à Montréal; il ne nous a rien dit. Donc, dans le cas de Federer, pas de nouvelle, bonne nouvelle. Ca ferait un bon titre pour demain!», a lancé Lapierre, en boutade.

Les organisateurs tiennent tellement à voir Federer à Montréal qu'ils ont mis de l'avant des initiatives pour lui faciliter la vie si jamais Mirka donnait naissance à son premier enfant avant le début du tournoi, ou si elle devait accoucher pendant la compétition.

«On a fait nos devoirs», a lancé Lapierre en entrevue après la conférence de presse.

«Si jamais son épouse a déjà accouché, on lui a offert une maison, plutôt que de demeurer à l'hôtel, avec tous les services incluant une nurse. Et si ce n'était pas le cas, on lui a offert de retourner aussi rapidement que possible par jet privé pour l'accouchement.»

Un non-sens

Le directeur de la Coupe Rogers a paru beaucoup plus optimiste au sujet de Nadal, le champion en titre de la Coupe Rogers à la suite de sa victoire à Toronto l'été dernier.

«Lorsqu'il (Nadal) a décidé de ne pas jouer à Wimbledon, j'ai contacté son porte-parole, Benito Perez Barbadillo, parce que j'avais lu sur le site Internet d'Eurosport qu'il serait absent jusqu'au US Open», a relaté Lapierre.

«J'ai écrit à Benito et je lui ai demandé si cette rumeur était fondée. Il m'a répondu aussitôt pour me dire qu'il s'agissait d'un non-sens, et que nous nous reverrions à Montréal. Je ne lui ai rien demandé depuis ce temps-là, mais lundi, il m'a envoyé un nouveau message avec des déclarations à l'appui comme quoi le clan Nadal insistait pour dire qu'il sera prêt à Montréal pour renouer avec la compétition.»

Au-delà de l'incertitude entourant la présence de Federer et de Nadal, Eugène Lapierre se réjouissait déjà de la qualité des joueurs qui doivent fouler les courts du Stade Uniprix cet été. Il faut notamment prévoir la visite de l'Écossais Andy Murray, qui a défait Federer lors de ses quatre derniers duels, du Serbe Novak Djokovic, champion à Montréal il y a deux ans, et d'un Andy Roddick transformé au point d'être venu tout près de renverser Federer dimanche à Wimbledon.

La France devrait également être bien représentée avec Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, tous classés parmi les 15 premiers au monde. Et selon Lapierre, les dames ne voudront pas manquer les matchs de l'Espagnol Fernando Verdasco...

«Il y a quelques années, ça paraissait plutôt drabe du côté masculin et c'est le tennis féminin qui regroupait toutes les fortes personnalités. Ca va par vagues. Et non seulement ces joueurs sont-ils intéressants et charismatiques, ils n'ont pas de complexe. Ils seront les premiers à vous dire qu'il peuvent battre n'importe qui et gagner n'importe quel tournoi.»

Les Canadiens Frank Dancevic et Peter Polansky recevront des laissez-passer et seront du tableau principal de 56 joueurs.