Tout le monde avait fait de Venus Williams la grande favorite de la finale féminine, samedi, à Wimbledon. Même sa soeur Serena, qui l'affrontait sur le court central.

Mais la double championne en titre des Internationaux de Grande-Bretagne cachait une faille: une blessure au genou gauche qui ne l'avait pas trop dérangée jusque-là, mais que Serena (qui en connaissait la gravité) a su exploiter en promenant sa soeur d'un côté à l'autre du court sans répit.

Après une première manche équilibrée, Serena a brisé le service de Venus dans la sixième partie de la seconde manche, puis encore dans la dernière d'un match conclu 7-6 (4), 6-2.

Magnanime, Venus a déclaré après le match: «Serena avait réponse à tous mes coups et elle a mieux joué que moi aujourd'hui. Je ne peux que la féliciter.»

Serena s'est aussi montrée élogieuse en estimant: «Elle est la plus grande joueuse sur le gazon. J'ai l'impression que ce n'est pas moi qui devrais tenir le trophée. Venus a un nom prédestiné (le plateau remis à la championne s'appelle le Venus Rosewater Dish), et elle est habituée à le remporter.»

Venus a effectivement remporté cinq de ses sept titres majeurs à Wimbledon, mais Serena en a maintenant gagné trois et totalise 11 titres du Grand Chelem, un de moins que sa compatriote Billie Jean King au sixième rang du palmarès féminin.

À 27 ans, la cadette des Williams a déjà remporté deux titres majeurs cette saison, alors qu'on la dit en mauvaise forme et que même son père prétend qu'elle joue mal.

«Mais Serena déteste perdre», a expliqué Richard Williams après la demi-finale dramatique de sa fille, jeudi, contre la Russe Elena Dementieva. «Elle trouve toujours les ressources pour s'accrocher, pour se battre et pour gagner.»

En Grande-Bretagne, on peut parier légalement sur les matchs de tennis. Désormais, on sait qu'il ne faut jamais gager contre Serena.

On en a d'ailleurs eu une autre preuve quelques heures après la finale féminine, quand les Williams sont revenues sur le central de Wimbledon pour la finale du double. Bien qu'épuisées, elles ont battu les Australiennes Samantha Stosur et Rennae Stubbs, 7-6 (4) et 6-4. Il s'agissait de leur quatrième titre en double à Wimbledon.

Nestor ajoute à sa légende

Le Canadien Daniel Nestor se bâtit, sans faire beaucoup de bruit, un palmarès sportif digne des plus grands athlètes canadiens. En gagnant samedi à Wimbledon la finale du double masculin avec son coéquipier serbe Nenad Zimonjic, Nestor a maintenant remporté six titres du Grand Chelem (cinq en double masculin, un en double mixte).

Il s'est imposé dans chacun des quatre tournois majeurs, complétant son Grand Chelem l'an dernier, justement à Wimbledon, après avoir mis fin à une longue collaboration avec Mark Knowles pour jouer avec Zimonjic.

«J'ai commencé à jouer avec Nenad parce que je voulais gagner à Wimbledon et dans les tournois majeurs, a expliqué Nestor. C'est extraordinaire d'avoir remporté la finale deux années de suite.

«Nenad excelle sur le gazon. Je suis chanceux de jouer avec lui.»

Samedi, Zimonjic a été le joueur dominant sur le court central. Multipliant les as et les coups gagnants, il a permis à son duo de vaincre les jumeaux américains Mike et Bob Bryan, favoris du tournoi, 7-6 (7), 6-7 (3), 7-6 (3) et 6-3. Nestor et Zimonjic ont déjà remporté six titres cette saison et ils ont maintenant une fiche de 6-3 contre les Bryan.

Même s'il est né à Belgrade et vit aux Bahamas, Nestor porte fièrement les couleurs du Canada depuis plus de 18 ans sur le circuit professionnel, en Coupe Davis et aux Jeux olympiques.

Chaque année, on parle de lui, en fin de saison, quand vient le temps de couronner le meilleur athlète canadien de l'année. Il faudra bien un jour le prendre au sérieux.