Roger Federer a vécu une belle journée mercredi à Wimbledon, où il a commencé par éliminer Ivo Karlovic, qui passait pour l'épouvantail du tournoi à cause de son monstrueux service, avant de voir son grand rival dans sa partie de tableau, Novak Djokovic, sorti dès les quarts.

Le Suisse n'affrontera donc pas en demi-finale le N.4 mondial, mais l'homme qui avait failli le battre dès le troisième tour de Roland-Garros, l'Allemand Tommy Haas.

L'autre demi-finale opposera le Britannique Andy Murray, beaucoup plus convaincant en quart de finale face à Juan Carlos Ferrero qu'au tour précédent, à l'Américain Andy Roddick.

Federer n'est probablement pas fâché de ne pas avoir à affronter Djokovic, contre lequel il reste sur deux défaites, mais à voir la confiance qu'il a affichée face à Karlovic, battu 6-3, 7-5, 7-6 (7/3), on peut penser qu'aucun adversaire ne lui fait vraiment peur.

Confronté au tombeur de Jo-Wilfried Tsonga et de Fernando Verdasco, le Suisse a encaissé stoïquement les aces (23) en attendant qu'une occasion se présente. Sur son service, il n'a cédé que 11 points au total et n'a pas eu la moindre balle de break à défendre.

«Quand l'occasion arrive, j'y crois et mon adversaire le sait», a commenté le Suisse, impeccable sur les points importants. Il ne lui a fallu que deux balles de break pour plier les deux premiers sets et dans le tie-break du troisième, il a tué le suspense en gagnant rapidement deux points sur service adverse.

«C'est tout simplement parce qu'il est meilleur que tous les autres. Il m'a breaké grâce à des retours incroyables», a reconnu le géant croate (2,08 m), battu neuf fois en dix matches contre le Bâlois.

Roddick revient

Tout à son plaisir d'avoir retrouvé le niveau de ses grandes années, le quintuple champion n'a même pas trouvé l'exercice lassant.

«J'aime jouer contre Ivo. Ce n'est pas juste de dire qu'il est ennuyeux. Il a un service phénoménal, mais la façon dont il s'en sert pour volleyer, c'est vraiment quelque chose», a-t-il commenté.

Pour sa 21e demi-finale d'un Grand Chelem d'affilée, Federer affrontera un des derniers adeptes du service-volée, une tactique abandonnée depuis longtemps même par les joueurs les plus offensifs. «Quand on devient vieux, on a besoin de gagner des points rapides», a expliqué Haas, 31 ans, vainqueur 7-5, 7-6 (8/6), 4-6, 6-3.

Comme une semaine avant Wimbledon, en finale sur l'herbe de Halle, Haas a dominé un Djokovic décidément en difficulté cette saison dans les Grands Chelems, où il n'a pas encore joué une seule demi-finale.

C'est le meilleur résultat de l'Allemand à Wimbledon et peut-être une de ses dernières occasions d'accomplir les promesses de son début de carrière, avant que des blessures multiples ne hachent son parcours.

Pour Andy Murray aussi la demi-finale sera une première, à 22 ans. Laborieux en huitième contre le Suisse Stanislas Wawrinka, battu seulement en cinq manches, l'Ecossais a évolué à un niveau plus conforme à son standing pour balayer l'Espagnol Juan Carlos Ferrero en trois sets 7-5, 6-3, 6-2.

Beaucoup plus tard, Andy Roddick a arraché le dernier billet après une grosse bagarre de 3h 50 min contre l'Australien Lleyton Hewitt conclue 6-3, 6-7 (10/12), 7-6 (7-1), 4-6, 6-4. L'Américain n'était plus apparu dans le dernier carré à Wimbledon depuis 2005, année de sa deuxième finale perdue face à Federer.