Les Russes Dinara Safina et Elena Dementieva devront déjouer tous les pronostics jeudi, pour empêcher les retrouvailles en finale de Wimbledon des soeurs Williams, Venus et Serena, pour la 8e fois en Grand Chelem et la quatrième sur le gazon londonien.

Chacune dans sa moitié de tableau, les deux Américaines, âgées de 29 et 28 ans, ont dégagé la même impression d'hégémonie. Impériale au service, l'aînée, Venus, a abandonné 19 jeux aux cinq adversaires qui ont eu jusqu'alors l'infortune de croiser sa route. Serena a été à peine moins expéditive (25 jeux perdus).

Leurs futures adversaires ne font pas montre d'un optimisme démesuré. Bien que N.1 mondiale, Safina, qui a commis quinze doubles fautes en quart de finale contre Sabine Lisicki, râle contre une surface qu'elle «ne comprend pas» et à qui elle a jeté des regards pleins de reproches durant la compétition.

Puissante, la Russe manque de mobilité, un défaut qui risque d'être rédhibitoire face aux immenses coups à plat de Venus Williams, la double championne sortante. Elles se sont rencontrées trois fois en un peu plus d'un an. Safina s'est imposée la dernière fois, mais c'était sur terre battue. Lors des deux duels précédents, sur dur, elle avait été surclassée (7-5, 6-3 et 6-4, 6-2).Écrit d'avance ?

Quant à Elena Dementieva, elle reconnaît que face à Serena, ce sera «dur». L'an passé, au même stade de la compétition, la N.4 mondiale avait été facilement écartée par Venus.

À l'exception de 2006, toutes les finales de Wimbledon depuis 2000 ont accueilli au moins une des soeurs Williams. Et cette hégémonie semble plus implacable que jamais: Justine Henin a pris sa retraite, Amélie Mauresmo n'est plus une postulante au sacre et Maria Sharapova, qui avait battu Serena en 2004, tente de revenir après une opération à une épaule.

La relève (Radwanska, Azarenka, Wozniacki ou Lisicki) a montré durant ce tournoi qu'elle manquait encore d'épaisseur pour inquiéter les deux soeurs.

Cette semaine, Venus a été interrogée pour savoir ce que ressentait à son avis ses adversaires avant de l'affronter: «Sans doute exactement ce que je ressens quand je me retrouve face à Serena».

La quintuple championne de Wimbledon considère sa soeur comme sa seule rivale de poids à Wimbledon, et les six matches conduisant à la finale comme un échauffement. «Mais il faut 128 joueurs», ajoute-t-elle.

À Safina et Dementieva de démontrer que les Williams et les observateurs avaient tort de penser dès le premier jour qu'une nouvelle finale familiale était écrite d'avance.