La Russe Maria Sharapova, tête de série N.24 et lauréate de l'épreuve en 2004, a été éliminée dès le 2e tour de Wimbledon, battue en trois sets 6-2, 3-6, 6-4, par l'Argentine Gisela Dulko, 45e joueuse mondiale.

Les autres favoris se sont tous qualifiés, sans perdre de set, notamment Novak Djokovic (N.4), Serena Williams (N.2) et la Biélorusse Viktoriya Azarenka (N.8). Jo-Wilfried Tsonga (N.9) a bénéficié du forfait de Simone Bolelli.

Il s'agissait du quatrième tournoi de Sharapova après neuf mois d'absence consécutifs à une opération de l'épaule droite. À Roland-Garros, le seul Grand Chelem qu'elle n'a jamais gagné, la Russe avait atteint les quarts de finale, un résultat alors encourageant.

Mais malgré une demi-finale, elle était apparue peu à l'aise pour son retour sur gazon à Birmingham, manquant de puissance. Si les organisateurs lui avaient octroyé une tête de série malgré sa 60e place mondiale, Sharapova avait prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à des miracles.

Son match contre Dulko le montre: lors de leurs deux précédents duels, en 2004 et 2005, la Russe n'avait laissé que trois jeux à son adversaire.

Qualités émoussées

Sur le plan mental, Sharapova ne semble pas avoir perdu grand chose. Elle est revenue plusieurs fois dans le match, emportant la deuxième manche après y avoir été menée 3 à 1, puis sauvant quatre balles de match.

Mais, dans le jeu, elle n'a pas récupéré ses qualités: tactiquement, elle s'est souvent laissé dicter l'échange, se laissant attirer au filet, où elle a manqué de présence. Elle a commis beaucoup de fautes directes sur des balles qui par le passé «auraient été pain bénit», a-t-elle dit.

Son service, perdu cinq fois mercredi, n'est plus une arme. Contre Dulko, elle a commis neuf doubles fautes pour seulement deux aces. Satisfaite de la puissance mise dans ses premières balles dans les deux premières manches, elle a reconnu avoir perdu ses sensations dans la troisième, tout en affirmant que sa blessure n'était pas en cause.

Agacée, Sharapova, 22 ans, a rejeté toute suggestion que sa carrière au plus haut niveau puisse être terminée: «Est-ce que je vais revenir à Wimbledon ? Accordez-moi une seconde pour répondre à cette question: absolument.»

À la question de savoir quand ella allait retrouver son meilleur niveau, elle s'est montrée moins affirmative: «Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas (...) Cela ne va pas prendre deux semaines. Cela prendra du temps, autant qu'il le faudra.»