Robin Soderling sait qu'il ne partira pas favori de la finale des Internationaux de France de tennis, dimanche, mais affirme qu'il ne nourrira aucun complexe face à Roger Federer, le No 2 mondial aux 13 sacres en Grand Chelem.

«C'est vraisemblablement le plus grand joueur de tous les temps. J'ai beaucoup de chance de le rencontrer, a déclaré samedi le Suédois de 24 ans. Il a plus de chance que moi de gagner. Mais je suis impatient de disputer ma première finale de Grand Chelem». Federer peut égaler le record de 14 succès de l'Américain Pete Sampras en Grand Chelem s'il remporte son premier Roland-Garros après trois finales infructueuses. Par trois fois, le Suisse a été battu par l'Espagnol Rafael Nadal, évincé cette année par Soderling en huitième de finale, alors qu'il visait un cinquième sacre consécutif.

Federer a remporté les neuf matchs qu'il a disputés face à Soderling.

Le Suisse «n'a aucune lacune, aucun point faible. Il est très difficile de mettre en place une tactique contre lui, car il gère tous les coups de manière exceptionnelle», détaille Soderling, qui a éliminé en quart de finale Nikolaï Davydenko, un autre grand spécialiste de terre battue, avant d'évincer en cinq sets en demi-finale, vendredi, le Chilien Fernando Gonzalez, considéré comme l'homme au plus puissant coup droit du circuit masculin.

«Je ne perdrai pas ce match à cause de la fatigue», a prévenu Soderling, qui ne compte pas se chercher d'excuses s'il devait s'incliner. «Si je perds, c'est qu'il aura mieux joué que moi. La fatigue n'est pas un problème».

Federer a lui aussi disputé cinq sets en demi-finale pour éliminer l'Argentin Juan Martin Del Potro, la tête de série No 12.

Le Suisse de 27 ans a livré un autre match en cinq sets face à l'Allemand Tommy Haas en huitième de finale, avant de sortir le Français Gaël Monfils en quart. Mais Federer et Soderling ont passé sensiblement le même temps sur le court après six matchs disputés chacun: 16h40 pour le Suisse, contre 16h31 pour le Suédois.

«Je ne ressens pas beaucoup de pression, affirme Soderling. Je veux gagner, mais je prends ce match comme n'importe quel autre. On se connaît bien, on a souvent joué l'un contre l'autre».

Le Scandinave ne partira pas en terre inconnue lors de cette finale, car son entraîneur, son compatriote Magnus Norman, a disputé sur le court central la finale 2000, perdue face au Brésilien Gustavo Kuerten.

«Il a connu la position qui est la mienne. Pour moi, c'est important d'avoir un coach qui a été un joueur», souligne le Suédois tête de série No 23, qui n'avait jamais dépassé le troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem avant cette édition des Internationaux de France.

Le Suédois n'a jamais remporté un tournoi sur terre battue pour ses trois succès sur le circuit ATP, deux à Lyon et un à Milan. Mais Soderling reste sur une série de neuf victoires d'affilée sur brique pilée: avant Roland-Garros, il a remporté trois rencontres de rang à Dusseldorf dans le cadre de la Coupe des nations.

Federer a perdu deux matchs sur 17 disputés sur terre cette saison, le Scandinave en a perdu quatre pour 13 victoires.

Soderling reconnaît que la clé du match pourrait être le service et le retour de service.

«Le tennis est devenu ainsi, tout le monde sert et retourne de mieux en mieux chaque année», dit-il.

Federer acquiesce: Soderling «est dangereux à l'intérieur, car il a un très bon service. Il frappe aussi très fort en coup droit et en revers. Les gens dangereux à l'intérieur, on les respecte moins en extérieur. Mais il est extraordinaire depuis plusieurs semaines sur terre. Je suis prêt à relever le défi».