Nadal est comme chez lui à Monte-Carlo où il vise un cinquième titre de rang dans un tournoi qui commençait dimanche avec quatre premiers matches et qui lance définitivement la saison sur terre battue.

Avec le Top 10 au complet hormis Andy Roddick et la participation de dernière minute de Roger Federer, la semaine s'annonce splendide sur le Rocher malgré les absences, côté français, de Tsonga et Gasquet. Cadre magnifique, traitement princier et courts parfaits, le tournoi monégasque séduit toujours autant, même si ce n'est plus une étape obligatoire comme les huit autres tournois de la catégorie «1000», label conservé de justesse l'année dernière après une levée de boucliers des joueurs, dont Nadal.

Il faut dire que le Majorquin a ses raisons d'aimer la Principauté où il n'a plus perdu depuis six ans. Aucun joueur de l'ère Open n'avait remporté le tournoi à quatre reprises. Lui l'a fait en une seule série, posant les fondations de son ascendant sur Federer qu'il a démoralisé en finale lors des trois dernières éditions.

«Ce tournoi a quelque chose qui me convient à merveille», souligne le champion de Manacor qui se sert de Monte-Carlo comme camp de base pour sa conquête de Roland-Garros. Jusque-là ça a marché comme sur des roulettes avec quatre doublés Monaco-Paris de suite.

Ce qui change cette année, c'est que Nadal n'arrive plus seulement avec l'étiquette de N.1 de la terre battue mais avec le statut de N.1 tout court. Le changement est notable. Lorsqu'il a attaqué Monaco en 2008, il n'avait plus remporté de tournoi depuis neuf mois.

Lune de miel pour Federer

Cette fois, il débarque en ayant remporté les deux premiers gros tournois de l'année, l'Open d'Australie et Indian Wells, sur dur. Un changement de braquet qu'il lui faudra gérer, d'autant qu'il aura un énorme paquet de points à défendre d'ici la fin de Wimbledon.

En attendant, son avance est devenue énorme sur Roger Federer qui, sans doute effrayé par la perspective de voir le gouffre s'élargir encore, a demandé une invitation pour le tournoi qui ne figurait initialement pas à son agenda.

Le Suisse arrivera le coeur léger en Principauté - il s'est marié samedi - mais la tête remplie de doutes après un début de saison décourageant. C'est la première fois depuis... 2000 et ses 18 ans qu'il n'a pas encore remporté le moindre tournoi à ce stade de la saison.

Difficile d'imaginer, même en pleine lune de miel, que le N.2 mondial puisse amorcer son renouveau dans ces conditions et dans un tournoi où ses trois finales perdues face à Nadal restent ses meilleurs résultats.

Son tableau est cependant relativement dégagé jusqu'en quarts de finale et il ne pourrait retrouver qu'en finale son autre bête noire, Andy Murray.

Le comportement de l'Ecossais sur une surface où il a encore tout à prouver constituera un autre pôle d'attraction de la semaine, tout comme son duel à distance avec Novak Djokovic pour la troisième place mondiale.

À l'aube du tournoi, seulement 170 points séparent les deux hommes qui, comme tous les favoris, n'entreront en lice qu'au deuxième tour mercredi.