Il ne fallait pas arriver en retard au stade Uniprix, jeudi, pour assister aux débuts de l'équipe canadienne au tournoi qualificatif de la Coupe Fédération. Les portes ouvraient à 17h. À 18 h, le premier match était terminé et les raquettes remballées: une victoire de 6-0, 6-0 de Stéphanie Dubois aux dépens de Kerrie Cartwright, des Bahamas.

Sur papier, tout avantageait la Lavalloise. Dubois occupe le 128e rang mondial, tandis que sa rivale de 16 ans est classée 227e... chez les juniors!

Sur le court, la lutte était encore plus inégale. La Bahamienne avait l'air complètement perdu au milieu des petites balles jaunes que Dubois faisait pleuvoir de tous les côtés. Dans les 45 minutes qu'a duré le match, elle n'a réussi qu'à gagner 16 points. C'est ce qu'on appelle apprendre à la dure.

«C'est une jeune fille qui débute et qui n'a pas trop d'expérience», a dit Stéphanie Dubois aussitôt après sa victoire, presque pour s'excuser de cet exercice de démolition. «Je frappais fort et elle n'a pas eu beaucoup de chance de bien se positionner sur ses coups.»

Devant une adversaire aussi peu féroce, Dubois a réussi à s'en tenir à son plan de match: du tennis offensif, des services puissants, des retours tout en intensité.

«Mon jeu était agressif, comme je le voulais, a-t-elle dit. J'ai aussi réussi à rester concentrée sur chaque balle. Je suis satisfaite de ma performance. C'est une bonne préparation pour les matchs plus importants. Espérons pour la finale de samedi.»

Wozniak en douceur

Aleksandra Wozniak a été un peu moins expéditive dans la victoire que sa compatriote, mais à peine. Elle a vaincu Nikkita Fountain, 6-0, 6-2, éliminant du coup les Bahamiennes, 55es au classement mondial, du tournoi.

Au début du second set, Fountain, qui n'est pas classée chez les pros, a réussi un petit exploit en brisant le service de la Blainvilloise, 32e raquette mondiale. Wozniak a répliqué aussitôt pour faire 1-1.

«Elle a commencé à mieux servir et à jouer avec plus d'agressivité, a expliqué Wozniak. Les échanges étaient plus serrés, mais je suis revenue en force.»

Vrai, Fountain cognait plus dur que sa compatriote Cartwright. Mais rien pour faire peur à une joueuse qui vise le top 20 cette année.

«Elle avait un service puissant, son tennis était agressif, mais sur les échanges, c'est moi qui dictais le jeu, a estimé Wozniak. Si elle plaçait plus de balles en jeu, elle aurait de meilleures chances de gagner.»

Wozniak se remet doucement d'une blessure à la cuisse survenue à Auckland, début janvier. Par mesure préventive, elle avait aussi appliqué une compresse à l'épaule pour son premier match du tournoi.

«Je n'ai pas joué beaucoup de matchs depuis deux semaines et je veux commencer lentement. Ce n'est jamais facile de revenir d'une blessure. J'ai besoin de quelques matchs pour me remettre dedans, pour retrouver mon rythme et pour m'habituer à jouer à l'intérieur.»

Après les victoires successives de Dubois et de Wozniak, le Canada a enfoncé le dernier clou avec une victoire en double. Stéphanie Dubois et Sharon Fichman ont battu la paire bahamienne 6-0, 6-0.

Cette domination permet à l'équipe favorite du tournoi de poursuivre sa progression pour cette qualification de la zone des Amériques. Les Canadiennes affrontent les Portoricaines vendredi soir. Ces dernières ont signé un gain de 2-1 contre les Bahamiennes mercredi. Puis, samedi, la grande finale est prévue pour 14h.

L'équipe championne du tournoi aura la chance de participer à un match de barrage, le 25 avril, contre un des pays perdants du Groupe Mondial II. Compliqué? Un peu. Sachez seulement que l'enjeu est costaud dans le système de classification de la Coupe Fédération: ce prestigieux Groupe II réunit les équipes qui se sont classées entre le neuvième et le 16e rangs. La Serbie est du lot, la Slovaquie aussi...

Un succès populaire

Malgré le relatif anonymat des joueuses présentes à Montréal pour cette qualification de la Coupe Fédération, le public a répondu nombreux à l'invitation. Jeudi, le stade intérieur du parc Jarry était templi à capacité, avec près de 700 billets vendus. Pour le match de vendredi soir, il ne reste qu'une poignée de billets. La finale sera présentée à guichets fermés.

Comme quoi, été comme hiver, le tennis reste immensément populaire.