Rafael Nadal a dû livrer un combat en cinq sets épique face à Fernando Verdasco pour rejoindre Roger Federer en finale de l'Open d'Australie vendredi.

On ne saura que dimanche si le N.1 mondial a perdu la finale dès vendredi en passant 5 heures et 14 minutes à martyriser la balle avec son compatriote espagnol, soit le match le plus long de l'histoire du tournoi.

Qualifié depuis la veille, Roger Federer sera autrement plus frais que le Majorquin lors de sa tentative d'égaler le record de quatorze titres du Grand Chelem de Pete Sampras.

Ce qu'on sait déjà, c'est que Melbourne a vu vendredi l'un de ses matches les plus fantastiques. Le score (6-7, 6-4, 7-6, 6-7, 6-4) donne une idée du suspense, haletant. Mais il ne dit pas l'intensité du duel ni le niveau de jeu pratiqué par les deux hommes du premier au dernier point.

Ce fut un magnifique combat de poids lourds, avec des échanges sublimes, des frappes de plomb, quelques moments de grâce et beaucoup de testostérone.

À ce petit jeu, Nadal n'a d'habitude aucun rival. Mais le Verdasco 2009 n'a décidément plus rien à voir avec celui des années passées. Et le résultat a été franchement emballant. Doté d'un coup droit superbe, d'une main très habile, d'un service qu'il varie à merveille, l'Espagnol de 25 ans a frappé 95 coups gagnants face au meilleur défenseur du monde.

«C'est énorme ce qu'il a fait, on aurait mérité de gagner tous les deux», a réagi Nadal, qui a égalé le match le plus long joué dans sa carrière, un record établi en finale du tournoi de Rome en 2005 face à Guillermo Coria.

Verdasco a également fait preuve d'un grand courage, lui qui fut réputé pour avoir les nerfs fragiles. Sauvant 16 balles de break sur 20, il n'a jamais craqué, jusqu'au tout dernier point du match où il a commis une double-faute.

Enjeu colossal en finale

Melbourne a l'habitude de ces joueurs venus de nulle part qui jouent tout à coup un tennis de rêve. En 2006, il y avait Marcos Baghdatis, en 2007 il y a eu Fernando Gonzalez, en 2008 est venu Jo-Wilfried Tsonga.

Si Verdasco n'a pas réussi à atteindre la finale comme ses trois prédécesseurs, il figurera en bonne place dans le Top 10 mondial lundi et peut seulement regretter qu'il n'y ait pas de match nul en tennis.

«Je suis très fier, a-t-il dit. Je m'en souviendrai toute ma vie. Je suis cependant désolé d'avoir forcé "Rafa" à rester aussi longtemps sur le court.»

Terminer à 01H07 du matin, à quarante-deux heures de la finale, n'était en effet pas la meilleure chose à faire pour Nadal. «Ca va être compliqué, surtout face à un adversaire comme Roger», a concédé le Majorquin.

L'enjeu de la finale - la première pour Nadal en dehors de Roland-Garros et Wimbledon - sera pourtant colossal. Federer voudra égaler le record de Sampras. Nadal devenir le premier Espagnol à remporter l'Open d'Australie.

«Chacun de nos matches est spécial, alors une finale du Grand Chelem je ne dis même pas, a dit Nadal. Cela va être notre septième déjà, un match important pour lui, mais aussi pour moi.»

En cas de victoire dans sa première finale sur dur en Grand Chelem, Nadal sait qu'il renforcerait encore un peu plus son ascendant psychologique et comptable sur Federer, sur un terrain a priori favorable au Suisse.

Il lui avait déjà fait très mal en lui piquant le titre à Wimbledon en 2008 au terme d'une finale de légende. Nadal espérait juste, qu'en termes de match de légende, il n'avait pas déjà épuisé son crédit vendredi.