La Serbe Monica Seles a été intronisée au Temple de la renommée du tennis international, jeudi, couronnant une carrière durant laquelle elle a remporté neuf tournois du Grand Chelem, et qu'elle a relancée plus de deux ans après avoir été poignardée pendant un match.

«Ce fut une carrière marquée de plusieurs hauts et de plusieurs bas», a résumé Seles lors d'une conférence téléphonique. Mon amour du sport est l'un des éléments qui m'a permis de rester motivée.»

Le Temple de la renommée accueillera également l'Espagnol Andres Gimeno, champion des Internationaux de France de 1972, Donald Dell, co-fondateur de l'Association des professionnels de tennis, et le regretté Robert Johnson, qui a ouvert la porte du tennis à plusieurs athlètes de race noire. La cérémonie d'intronisation aura lieu le 11 juillet.

Reconnue pour ses grognements en deux temps et ses puissantes frappes à deux mains, autant ses coups droits que ses revers, Seles a gagné 53 tournois en carrière, incluant quatre titres des Internationaux d'Australie, trois des Internationaux de France et deux des Internationaux des États-Unis.

Elle s'est hissée au premier rang du classement mondial en 1991, à l'âge de 17 ans, faisant d'elle la plus jeune joueuse de tennis féminin, à l'époque, à réaliser pareil fait d'armes. Au moment où elle a célébré son 19e anniversaire de naissance, elle avait déjà gagné huit tournois du grand chelem.

Mais en avril 1993, alors qu'elle se trouvait au sommet de son art, Seles a été attaquée par un spectateur lors d'un tournoi disputé à Hambourg, en Allemagne.

Seles a effectué un retour au jeu 27 mois plus tard et elle a aussitôt atteint la finale des Internationaux des États-Unis, en 1995. En 1996, elle a ajouté son quatrième titre en Australie et a participé à deux autres finales de tournois majeurs avant de se retirer.

Seles ne cherche pas à savoir quels exploits elle aurait pu réaliser si elle n'avait pas été victime de cette agression.

«J'évite de me poser ces questions parce qu'il n'y a pas de réponses», a-t-elle déclaré.

Ennuyée par une blessure au pied gauche, Seles a disputé son dernier match lors des Internationaux de France de 2003, à l'âge de 29 ans. Pensant qu'elle effectuerait peut-être un autre retour, Seles a attendu à l'an dernier avant d'annoncer sa retraite.

Née dans ce qui s'appelait alors la Yougoslavie, Seles a déménagé aux États-Unis à l'âge de 13 ans et s'est inscrite à l'Académie de tennis de Nick Bollettieri. Elle est devenue citoyenne américaine en 1994 et a aidé les États-Unis à remporter la Fed Cup en trois occasions.

Médaillée de bronze des Jeux olympiques de Sydney en 2000, Seles est devenue la plus jeune championne des Internationaux de France, un tour de force qu'elle a réalisé alors qu'elle n'avait que 16 ans. À ses yeux, il s'agit du plus grand triomphe de sa carrière.

«Lorsque vous avez 16 ans, tout le monde vous dit que vous allez être une grande joueuse, etc., etc., etc. Mais vous n'y croyez pas tant que vous n'avez rien accompli.»

Gimeno, encore aujourd'hui, est le joueur le plus âgé à avoir gagné les Internationaux de France, soit à l'âge de 34 ans et dix mois.

Dell et Johnson ont été intronisés dans la catégorie des bâtisseurs. En plus de contribuer à la création de l'ATP, Dell a fondé la Classique Legg Mason.

Johnson, qui est né en 1899 et a rendu l'âme en 1971, a notamment aidé à lancer les carrières de Arthur Ashe et Althea Gibson, deux des plus grands joueurs afro-américains de l'histoire du tennis.