Le Québécois David Lemieux a attendu pendant deux ans avant d'obtenir un autre combat de championnat du monde, mais l'attente en aura valu la peine.

Une semaine après être devenu l'aspirant obligatoire à l'Anglais Billy Joe Saunders, le champion des poids moyens de la World Boxing Organization (WBO), Lemieux a appris qu'il aura l'occasion de redevenir champion du monde chez lui, le 16 décembre prochain, à la Place Bell de Laval.

Le promoteur Camille Estephan a confirmé la tenue du combat lors d'une entrevue avec La Presse canadienne, mardi soir.

«Nous sommes évidemment très excités, a lancé Estephan. C'est un événement très spécial pour nous et c'est difficile d'amener un champion à se battre au Québec, mais nous avons réussi. C'est un haut fait d'armes, mais maintenant, il faut que David gagne son combat et il est déjà très motivé à le faire.»

La nouvelle a d'abord pris d'assaut les réseaux sociaux, mardi après-midi, lorsque le président de la WBO, Paco Valcarcel, a écrit sur Twitter qu'une entente entre les deux boxeurs avait été conclue. Il a ajouté que l'appel d'offres qui était prévu vendredi n'aurait plus lieu.

Originaire de Laval, Lemieux (38-3, 33 K.-O.) avait été nommé aspirant obligatoire à Saunders (25-0, 12 K.-O.) par la WBO après avoir appris qu'il n'allait pas affronter Miguel Cotto, le 2 décembre, à New York. Cotto, qui disputera le dernier combat de son illustre carrière, a plutôt choisi de se battre contre Sadam Ali.

«Peu importe ce qui arrivait, nous avions des plans pour que David se batte le 16 décembre, mais nous avons tout tenté pour qu'il affronte Cotto, a insisté Estephan. Cotto a décidé d'aller ailleurs et de se battre contre un boxeur peut-être moins dangereux pour lui.»

Lorsqu'il a appris que Lemieux allait être son aspirant obligatoire, Saunders a accueilli la décision de la WBO avec joie et des négociations entre les clans des deux pugilistes se sont amorcées. Le réseau de télévision HBO voulait d'ailleurs présenter un combat du Québécois avant la fin de l'année 2017.

«Les négociations ont été plutôt faciles dès le début et nous avons travaillé fort pour que le combat ait lieu, a fait savoir Estephan. David est adulé au Québec et même aux États-Unis. HBO l'aime beaucoup. Déjà, au Royaume-Uni, on parle de lui comme un roi du K.-O. et il nous fait bien paraître. C'est plus facile à ce moment d'attirer des adversaires. Le Centre Bell n'était pas disponible, alors la Place Bell était toute désignée. Je crois qu'elle sera bondée et que 12 000 spectateurs pour un gala de boxe, c'est très bien.»

Lemieux, qui a été champion de l'International Boxing Federation (IBF) après avoir vaincu Hassan N'Dam par décision unanime, au mois de juin 2015, disputera un premier combat de championnat du monde depuis octobre 2015. Il avait alors été défait par K.-O. technique au huitième round contre Gennady Golovkin, au Madison Square Garden.

Cette fois, devant ses partisans et dans le nouvel amphithéâtre qui a été construit à quelques minutes de son domicile, Lemieux ressentira peut-être un peu plus de pression, mais son promoteur est convaincu qu'il saura répondre aux attentes.

«David est un gars vrai et authentique. C'est un modèle pour les jeunes et c'est un travailleur, a affirmé Estephan. Le combat aura lieu à moins de 10 minutes de chez lui. Il faudra gérer toutes ces émotions, mais je ne suis pas inquiété parce qu'il a de l'expérience dans les gros combats. Il s'est quand même battu à Las Vegas et au Madison Square Garden. Je dois toutefois avouer que ce sera très spécial pour lui.»

Dans le cas de Saunders, il s'agira d'un premier combat pour lui hors de ses terres natales du Royaume-Uni. Il s'est emparé de la ceinture des poids moyens de la WBO en gagnant par décision majoritaire un combat serré contre l'Irlandais Andy Lee. Depuis, il a défendu son titre à deux reprises.