Adonis Stevenson sait que d'anciennes gloires de la boxe et pas mal de partisans n'aiment pas sa manière de gérer son titre de champion du monde. Mais le boxeur de 39 ans, qui s'apprête à défendre sa couronne pour la huitième fois le 3 juin, s'en fout royalement.

«Je suis le roi de la division. Quand on est le roi, on se fait critiquer. Les gens parlent. Qu'ils parlent tant qu'ils veulent, je suis encore le champion, a lancé Stevenson hier. Ça ne me dérange pas. Ça fait quatre ans que je suis champion »

Ce que lui reprochent plusieurs anciens champions, comme Bernard Hopkins, c'est de n'accepter que les combats faciles. Stevenson a mis la main sur le titre du WBC en battant Chad Dawson en juin 2013. Depuis, il n'a affronté aucun grand nom de la division des mi-lourds, lui reprochent ses critiques.

«Bof... Ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Pour de vrai, j'en ai rien à cirer de ces gens-là », a expliqué Stevenson hier lors d'une conférence de presse en vue de son deuxième combat contre Andrzej Fonfara. Moi, je n'ai pas ben, ben de pouvoir dans ces affaires-là. Je boxe et ils me font un chèque.»

Pourquoi n'a-t-il pas encore affronté Sergei Kovalev, Bernard Hopkins ou Andre Ward? Selon le promoteur Yvon Michel, il y a une explication très simple: Stevenson a été pris au coeur de la guerre des réseaux.

«Bernard Hopkins est la raison principale pour laquelle Adonis est sur Showtime et non sur HBO. On était dans un meeting avec Richard Schaefer [alors promoteur de Hopkins]. Hopkins a dit : "Si Adonis vient sur Showtime, on fait une unification ensemble", raconte Yvon Michel. Tout le monde s'est fait une accolade et on a décidé d'aller dans cette direction. Il y a eu une chicane entre Schaefer et Hopkins et Hopkins est parti sur HBO se battre contre Kovalev.»

Vers une unification

Le combat contre Fonfara n'est pas qu'une simple formalité. Le boxeur d'origine polonaise avait donné du fil à retordre à Stevenson lors de leur première rencontre, en mai 2015.

En cas de victoire, le Québécois sait déjà ce qu'il veut: se battre en combat d'unification contre le vainqueur du combat revanche entre Andre Ward et Sergei Kovalev.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant qu'Eleider Alvarez souhaite une victoire de Fonfara. Il sait qu'il aurait plus de chances d'obtenir un combat contre lui que contre Stevenson, qui n'affronte jamais ses aspirants obligatoires.

«Moi, ce que je veux, c'est unifier les titres, plus que de battre des records de défenses de Lucian Bute. C'est majeur, c'est mondial et c'est vers là qu'Al Haymon [son conseiller] se dirige, explique Stevenson. Si c'est Kovalev, on aurait la chance de l'emmener ici. Si c'est Andre Ward, c'est sûr qu'il est plus difficile à faire bouger, alors je devrais aller à Las Vegas ou en Californie.»

Ce que Stevenson semble dire, c'est que bientôt ses critiques seront confondus. Si vraiment il affronte le vainqueur de Ward-Kovalev, il laissera un héritage entièrement différent. Mais ce n'est pas la première fois que le champion WBC rêve d'un gros combat qui ne se réalise finalement jamais. La situation sera-t-elle différente cette fois-ci?

«L'unification, je suis rendu là. Je vais laisser Al Haymon négocier. Je pense qu'une unification, c'est ce qu'aimerait voir la planète boxe.»

La planète boxe a les yeux bien ouverts. Et elle n'attend que ça.

Stevenson généreux envers Marlon B. Wright

Adonis Stevenson a offert 5000 $ pour venir en aide à l'arbitre montréalais Marlon B. Wright, aux prises avec une forme avancée du cancer de la peau.

Wright est condamné à brève échéance, selon les médecins. Il existe toutefois un traitement expérimental, le nivolumab, offert aux États-Unis, qui lui coûterait 120 000 $.

«Moi, j'ai un combat à faire, mais lui a un plus gros combat à faire dans la vie. C'est quelqu'un qui a donné beaucoup à la boxe. Ça lui prend absolument ce traitement sinon il va mourir. C'est urgent», a lancé Stevenson.

La page Facebook Marlon B Wright: Ringside a été mise sur pied pour ceux qui voudraient aider l'arbitre de 51 ans.