Mine de rien, lorsque David Lemieux va marcher vers le ring samedi soir dans un casino de l'État de New York, il va le faire pour la 40e fois de sa carrière professionnelle. Quarante combats, c'est beaucoup pour n'importe quel boxeur ; c'est immense pour un boxeur de 28 ans.

C'est plus que Jean Pascal et Lucian Bute, qui ont chacun 37 combats. Quand un boxeur se rend à la «quarantaine», il est habituellement sur le déclin et la retraite n'est pas loin. C'est loin d'être le cas pour Lemieux.

«Je pense que le meilleur s'en vient, que le sommet de ma carrière s'en vient», a lancé avec assurance Lemieux hier, à quelques jours de son combat contre l'Américain Curtis Stevens (29-5), au Casino Turning Stone de Verona.

«C'est sûr qu'on se dirige vers un championnat du monde. Je vais redevenir champion du monde.»

«Ce que je veux samedi, c'est une belle performance pour envoyer un message. Je veux montrer que David Lemieux est dans les meilleurs poids moyens au monde», affirme Lemieux, qui a livré son premier combat pro en 2007 à l'âge de 18 ans.

Ce qui a permis à Lemieux de durer et d'être en pleine forme après 10 ans de boxe, c'est beaucoup son style de cogneur. Ses premiers combats n'ont jamais duré bien longtemps. Résultat, il a livré 142 rounds de boxe pour une moyenne de 3,6 rounds par combat. C'est ridiculement peu. En comparaison, Bute a boxé 255 rounds (6,9 de moyenne) et Pascal, 263 (7,1).

«David continue de s'améliorer. Il abat ses propres records dans les tests physiques. Je pense que ses meilleures années sont à venir, fait valoir son promoteur, Camille Estephan. C'est quand même impressionnant un jeune de 28 ans qui a 40 combats professionnels. Mais il n'a pas été usé par la boxe, il n'a pas fait trop de guerres.»

Un championnat en 2017?

Le plan est donc d'envoyer un message samedi contre Stevens, lui aussi un cogneur. Lemieux (36-3) est favori, mais l'Américain de 31 ans a les outils pour créer la surprise.

«Stevens, il ne faut pas le prendre à la légère. Il a été un amateur décoré avec plus de 300 combats. Chez les pros, il a fait de gros combats, il a beaucoup d'expérience. Mais je pense que David lui est supérieur à tous les niveaux», note Estephan.

«Dans ce camp d'entraînement, on est allés chercher des partenaires de très haut calibre et ils avaient hâte de repartir chez eux, continue le promoteur. Il y a eu des gars qui se sont fait arrêter à gauche et à droite, des côtes cassées, etc.»

Il y aura samedi trois ceintures intermédiaires en jeu (WBO intercontinental, IBF nord-américain et WBC des Amériques). Ça peut sembler fumeux, mais ça veut dire que le gagnant sera classé très haut dans les classements des poids moyens (160 livres).

«On veut s'assurer d'obtenir en 2017 une autre chance au titre mondial. Que ce soit contre [le champion WBO] Billy Joe Saunders ou contre Canelo Alvarez. David le mérite et on est rendus là.»