Un double champion du monde de lutte a fait savoir, mardi, qu'il cède sa place aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro à la suite d'une bagarre qui a ponctué le tournoi de qualification russe.

Viktor Lebedev affrontait Ismail Musukayev dans un combat demi-finale lors des sélections, vendredi, quand Musukayev, irrité par les décisions de l'arbitre à son endroit, a poussé Lebedev.

Les partisans et les entraîneurs de Musukayev se sont alors rués sur le tapis, provoquant une bagarre qui a nécessité l'intervention de la police anti-émeute. Les lutteurs du Daghestan, la région d'origine de Musukayev, ont ensuite boycotté le tournoi pour protester contre la qualité de l'arbitrage, provoquant un scandale national.

Lebedev a révélé au site de nouvelles locales News.Ykt qu'il se retire de l'équipe olympique pour «une question d'honneur» parce qu'il estime que les officiels lui ont accordé des décisions favorables devant son public dans la ville sibérienne de Yakutsk.

«Disons que je gagne l'or olympique. Et je ne doute pas que je pourrais la gagner, a-t-il dit. Même si je devais monter sur le podium avec la médaille d'or, je n'aurais pas d'émotions. Je ne serais pas particulièrement heureux que mon rêve soit devenu réalité.»

Lebedev a reconnu que Musukayev avait été lésé, mais il a insisté pour dire que son adversaire avait eu tort de commencer la bagarre.

«Vous ne pouvez pas vous comporter de cette façon, indépendamment de l'arbitrage contre vous.»

Lebedev peut être remplacé au sein de l'équipe par un autre Russe dans la catégorie des 57 kg, mais il était le favori pour participer aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro après avoir remporté la médaille de bronze au championnat du monde et l'or aux Jeux européens l'an dernier.

La lutte est traditionnellement une source de grande fierté pour plusieurs groupes ethniques minoritaires en Russie, y compris dans la région arctique d'origine de Lebedev, la Yakoutie, et au Daghestan, une province instable du Caucase du Nord en Russie autrement connue pour son insurrection islamiste.

La compétition pour obtenir sa place au sein de l'équipe nationale russe, l'une des meilleures au monde, est féroce. Ces dernières années, diverses compétitions nationales ont été marquées par des bagarres entre partisans de différentes régions et groupes ethniques.

Plus tôt ce mois-ci, un lutteur de Tchétchénie a frappé son adversaire après la fin du combat et une partie de son équipe, dont un homme avec un pistolet, s'est précipitée sur le tapis en guise d'appui.