La police anglaise a ouvert une enquête visant le boxeur anglais Tyson Fury, récent champion du monde WBA-IBF-WBO, pour des propos tenus récemment sur l'homosexualité, a annoncé à l'AFP mardi une porte-parole de la police de Manchester.

Lors d'une émission de radio mardi matin, la BBC a organisé un débat sur des propos de Fury à l'hebdomadaire Mail on Sunday parus dimanche, où il estimait que trois choses devaient être réunies «pour la fin du monde».

«L'une d'entre elle, c'est la légalisation dans des pays de l'homosexualité, une autre c'est l'avortement et la dernière, c'est la pédophilie», a-t-il déclaré. «Qui aurait pensé dans les années 1950 ou 1960 que les deux premiers seraient légalisés?», avait-il ajouté.

Après cette émission de la BBC, un auditeur a appelé la police, estimant que les propos du boxeur constituaient un «crime de haine». L'enquête de la police de Manchester, qui prend l'affaire «très au sérieux», devra notamment déterminer s'il y a matière à interroger Fury, a précisé la porte-parole.

Le boxeur, fervent croyant, s'est défendu de toute homophobie ou de sexisme, expliquant seulement se référer à la Bible.

Le sulfureux Fury, qui clame son amour du «Sauveur Jésus Christ», a déjà récemment défrayé la chronique avec des propos sur les femmes. «La position d'une femme, c'est dans la cuisine et sur le dos, c'est mon avis personnel», a-t-il lancé dans une vidéo le 25 novembre, et passée quelque peu inaperçue sur YouTube.

Fury est nommé pour le titre d'athlète de l'année de la BBC, après sa victoire contre l'Ukrainien Vladimir Klitschko, détenant ainsi les ceintures WBO-IBF-WBA des lourds.

Près de 105 000 personnes ont signé une pétition en Angleterre demandant à la BBC de retirer Fury de la liste des prétendants à ce titre.

La BBC s'est défendue en expliquant que cette récompense n'est en rien «une approbation des convictions personnelles» d'un sportif.