Kevin Bizier remontera dans le ring samedi, au Miccosukee Indian Gaming Resort de Miami, pour y affronter le Ghanéen Fredrick Lawson. Même s'il sera livré sans tambour ni trompette, ce combat sera déterminant pour l'avenir du boxeur québécois.

D'une part, le vainqueur deviendra l'aspirant obligatoire au titre des 147 lb de l'IBF, actuellement détenu par Kell Brook. Bizier (24-2, 16 K.-O.), 31 ans, est classé au cinquième rang, tout juste devant Lawson (24-0, 20 K.-O.), 26 ans.

Mais surtout, le résultat du duel pourrait déterminer de quelle façon la carrière de Bizier se poursuivra. Et ça, c'est si elle se poursuit.

«Si je me fais envoyer au plancher, c'est sûr qu'on pense à autre chose. Mais on verra par après. Ça dépend toujours du combat que tu livres», a-t-il admis hier, au gymnase du Groupe Yvon Michel.

«Une victoire me renvoie en championnat du monde, a-t-il poursuivi. Il faut gagner, et il faut suivre le plan de match pour gagner. Même si c'est difficile, ce sera le combat le plus important. Et je serai prêt pour la guerre.»

Pour l'aider dans cette quête, Bizier s'est adjoint les services de l'entraîneur Marc Ramsay. De l'avis de ce dernier, il est clair que Lawson est l'adversaire le plus redoutable que Bizier a eu à affronter jusqu'ici.

«On pense que Kevin est en mesure d'amener Lawson dans une zone dans laquelle il est pas mal moins confortable», a néanmoins insisté Ramsay.

Duel dans l'anonymat

Bien qu'il soit télédiffusé aux États-Unis à l'antenne de NBC Sports et de Sportsnet au Canada, dans le cadre de la série Premier Boxing Champions, le combat fait l'objet d'une promotion pour le moins discrète. Quasi inexistante, en fait.

Pas de souci, assure Bizier. Il juge au contraire que cette absence de brouhaha autour de son combat lui permettra de mieux se concentrer sur la tâche à accomplir face à Lawson.

«Des fois, trop, c'est comme pas assez. [...] Un moment donné, est-ce que je peux me reposer avant le combat? Il n'y aura pas de médias. Il n'y aura pas de stress avant le combat. On ne pensera qu'à la boxe, et c'est ce que j'aime aussi», explique-t-il.

Bizier en sera par ailleurs à son premier combat professionnel à l'étranger, après avoir participé à de nombreuses compétitions internationales dans les rangs amateurs. Certains boxeurs pourraient y voir une source de stress supplémentaire, mais l'athlète natif de Saint-Émile estime qu'il s'agit plutôt d'un autre élément qui jouera en sa faveur.

«Je vais peut-être pouvoir laisser aller ma boxe un peu plus, croit-il. On dirait que je boxais pour mes partisans plutôt que pour moi-même. Peut-être qu'à Miami, je vais essayer de me laisser aller davantage, et boxer comme je veux boxer. Essayer de ne pas trop en faire, et de ne pas être excité par la foule non plus.»

Des nouvelles de David Lemieux

Dans un autre ordre d'idées, selon Marc Ramsay, David Lemieux est encore «un peu frustré» depuis sa défaite aux mains de Gennady Golovkin, le 17 octobre à New York. Ce qui est loin d'inquiéter Ramsay.

«Pour un entraîneur, c'est super. Tu veux voir ton boxeur dans un état d'esprit comme celui-là après une défaite. C'est beaucoup plus facile à récupérer comme situation qu'avec un boxeur qui s'en fout complètement et qui veut seulement tourner la page», décrit-il.

Il est toutefois encore trop tôt pour parler du retour à l'action de Lemieux. Ramsay a indiqué qu'il allait attendre après le gala du 28 novembre au Centre Vidéotron de Québec, mettant en vedette Lucian Bute et quelques autres protégés de l'entraîneur, pour s'asseoir avec les promoteurs du pugiliste afin d'étudier les différentes options qui pourraient s'offrir à eux.