L'entraîneur-chef de l'équipe canadienne et directeur de la haute performance en judo Nicolas Gill s'est dit satisfait de la récolte de huit médailles de ses protégés aux Jeux panaméricains de Toronto, mercredi.

L'équipe canadienne, qui comptait 14 athlètes, avait l'objectif avoué d'obtenir huit médailles, dont deux d'or. Elle n'en a finalement amassé qu'une seule - l'oeuvre de Kelita Zupancic, de Whitby, en Ontario. Les judokas québécois n'ont toutefois pas été en reste avec une récolte de cinq médailles d'argent et deux de bronze.

Ces performances ne sont pas surprenantes puisque 12 des 14 membres de l'équipe canadienne occupaient le premier rang au classement de leur catégorie respective avant de se présenter dans la Ville reine.

«De manière générale, les objectifs ont été atteints, a résumé Gill. Évidemment, le décompte des médailles est positif, mais au-delà de ça, il faut analyser les performances en profondeur. Je pense que le meilleur indicateur de nos performances c'est le nombre de victoires contre le Brésil et Cuba. Dans ce cas-ci, ç'a été très positif.»

Le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992 et d'argent aux Jeux de Sydney en 2000 a souligné que la plupart de ses athlètes s'étaient présentés sans préparation particulière pour les Jeux panaméricains.

«Ce n'était pas un contexte difficile pour nos athlètes, parce qu'ils devaient tous s'envoler vers la Russie dès le lendemain des finales pour participer à un tournoi qui fait partie du processus de sélection olympique, a précisé Gill. On a aussi les Championnats du monde dans cinq semaines, donc tout l'accent a été mis sur ces deux compétitions.

«Honnêtement, si les Jeux panaméricains n'avaient pas été tenus à Toronto, dans notre cour, on aurait probablement envoyé notre équipe «B» ou «C», a-t-il ajouté.

Chez les dames, l'équipe présentait un bel amalgame de jeunesse et d'expérience. Catherine Roberge, qui est âgée de 33 ans, a d'ailleurs couronné l'excellente performance du Canada en obtenant la  médaille de bronze chez les moins de 78 kg mardi soir, après avoir acquis l'argent lors des Jeux panaméricains de Guadalajara, au Mexique, en 2011.

«La majorité (des filles) se côtoie depuis plusieurs années et s'entraîne ensemble à Montréal, a-t-il dit. Mais évidemment, il y a un espèce de choc des générations entre Catherine, qui est en fin de carrière, et les jeunes qui sortent à peine des rangs juniors. Il y a des filles de 20 à 33 ans au sein de notre équipe, vous savez. Mais le groupe est très performant, et ç'a paru dans les derniers jours ici.

«Je pense que c'est très rassurant pour l'avenir, parce qu'il y a de la relève, a-t-il poursuivi. Selon moi, le meilleur est à venir.»

En ce sens, le tournoi panaméricain aura permis à des étoiles montantes de la discipline de se distinguer. C'est le cas notamment d'Ecaterina Guica, de La Prairie, qui a obtenu l'argent chez les moins de 52 kg. Guica était méconnue du grand public, mais Gill a confié qu'il n'était pas étonné de son excellente tenue à Toronto.

«Ce n'est pas du tout une surprise, a assuré l'olympien âgé de 43 ans. Elle a affronté des filles à Toronto qu'elle avait déjà battues auparavant. Guica est une fille relativement jeune, qui n'a pas beaucoup d'expérience sur la scène internationale, donc c'était intéressant de la voir performer à ce niveau-là.»

La dynamique était très différente du côté masculin, où l'équipe était amputée de sa plus grande vedette, le médaillé de bronze chez les moins de 81 kg aux Jeux de Londres en 2012 Antoine Valois-Fortier. Elle comptait dans ses rangs plusieurs jeunes judokas qui en étaient à une première compétition d'envergure internationale au niveau senior, comme le Montréalais de 21 ans Arthur Margelidon - détenteur de la médaille de bronze chez les moins de 73 kg.

«C'est une équipe très jeune, qui compte plusieurs judokas de moins de 22 ans, a souligné Gill. On savait que ce serait une belle occasion pour eux de vivre de grands jeux. Après les JO de Londres, beaucoup de judokas ont annoncé leur retraite, donc il a fallu rebâtir l'équipe. En conséquence, l'étalement d'âge est beaucoup moins grand que chez les filles. Mais ç'a été très positif pour eux, avec une récolte de trois médailles.»