Hassan N'Dam l'avoue lui-même, il a été perçu comme le négligé chaque fois qu'il est monté dans un ring. Mais il a la ferme intention de prouver qu'il appartient à l'élite de son sport lorsqu'il affrontera David Lemieux le 20 juin, au Centre Bell.

En conférence téléphonique hier, N'Dam (31-1, 18 K.-O.) semblait débordant de confiance à un mois de son combat contre Lemieux (33-2, 31 K.-O.), lors duquel les deux hommes se disputeront le titre vacant des poids moyens de l'IBF.

«Aujourd'hui, on dit que j'ai un cogneur [Lemieux] devant moi, mais on oublie ce que j'ai fait avant contre d'autres cogneurs. Un jour arrivera où l'on reconnaîtra mon nom, mon talent et mes efforts», a-t-il lancé.

«J'attends pour prouver au monde entier ce que j'ai dans la tête, dans mes jambes et dans les bras.»

«Mon gars, prépare-toi»

Le pugiliste de 31 ans, ex-champion WBO des moyens, a paru un brin irrité lorsqu'on lui a demandé de revenir sur sa défaite contre Peter Quillin en 2012 - qui lui a ravi sa ceinture WBO des moyens. «C'est la dernière fois que j'en parle», a-t-il d'ailleurs prévenu.

Expliquant qu'il n'avait eu que trois semaines pour se préparer à ce combat, N'Dam a dit avoir accepté de se battre uniquement parce qu'il était menacé d'être destitué de son titre s'il refusait. «Comme je suis un homme, au lieu de perdre ma ceinture, je me suis battu», a-t-il précisé.

Il a aussi motivé son absence à la conférence de presse annonçant son combat contre Lemieux la semaine dernière, à Montréal, en disant qu'il avait été informé «très tard» de la tenue de l'événement. Ainsi, au lieu de se présenter devant les médias, il a continué de s'entraîner dans les Alpes françaises.

N'Dam, qui a déjà fait connaître son mécontentement par rapport à la bourse qu'il touchera le 20 juin, a conclu son allocution en demandant à Eye of the Tiger Management et son président Camille Estephan de «respecter les règles de l'IBF» en divisant à parts égales entre Lemieux et lui la bourse du combat. Il en a aussi profité pour servir un avertissement à ce dernier.

«Mon gars, prépare-toi. Cette place, tu ne l'as pas gagnée, tu l'as arrachée. Je vais prouver au monde entier que tu n'es pas de niveau pour être champion du monde, car chaque fois que tu as eu des chances de devenir l'aspirant obligatoire, tu les as toujours ratées.»

Lemieux reste de glace

De toute évidence, le Québécois ne semble pas avoir été trop ébranlé par ces commentaires.

«Il va seulement avoir l'air fou lorsque je vais le battre, a-t-il rétorqué. Il n'y a pas de chance en boxe. J'ai mérité d'être là où je suis aujourd'hui. [...] Il ne sait pas qui il va affronter, et ce sera à mon avantage. Je ne me soucie pas des opinions des autres.»

À l'instar de son adversaire, et comme il l'avait mentionné la semaine dernière, Lemieux, 26 ans, a lui aussi confiance de sortir vainqueur de cet affrontement, son premier combat de championnat du monde en carrière.

«Je sais à quoi m'attendre, a-t-il fait savoir. Je l'ai très bien étudié. Je connais ses forces et ses faiblesses, et je connais les miennes aussi.»