Avant le début de la soirée, samedi, une petite fiole de parfum à l'effigie de Jean Pascal attendait chacun des journalistes présents à la table des médias. Elle était accompagnée d'un message de la part du boxeur.

«Les titres et l'argent sont volatiles, tandis que l'histoire reste à jamais ! J'aime être le négligé ! Je vous présente l'odeur de la victoire», pouvait-on lire. Malheureusement pour lui, c'est plutôt l'odeur de la défaite qui lui est montée au nez.

À peu près tout le monde voyait Sergey Kovalev (27-0-1, 24 KO) gagnant, et ce, bien avant que la cloche se fasse entendre pour la première fois au Centre Bell. Ce denier a montré pourquoi il était à ce point favori pour l'emporter en signant une victoire par knock-out au huitième round contre le Québécois (27-3-1, 17 KO).

Le cogneur russe conserve donc ses titres WBF, WBO et IBF des poids mi-lourds, tous acquis lors de sa victoire face à Bernard Hopkins à Atlantic City il y a quelques mois.

Ce n'est pas parce que Pascal n'a pas essayé, remarquez. Le Lavallois a même surpris bien du monde avec sa capacité à encaisser les attaques aussi puissantes qu'incessantes de Kovalev. Mais au final, celui-ci était tout simplement trop fort.

Bagarre de ruelle

Au cours de la semaine précédant le combat, on avait pu sentir à maintes reprises toute l'animosité qui existait entre les deux hommes. Elle s'est encore manifestée dès le début du combat, sous la forme de furieuses rafales de coups provenant de part et d'autre.

Tant Pascal que Kovalev allaient conserver ce même tempo effréné tout au long de leur duel. À tel point que, par moments, on croyait presque assister à une bagarre de ruelle. Non, vraiment, ces deux-là ne s'aiment pas du tout.

Et à force de donner et recevoir de véritables coups de masse, il était clair qu'un des deux pugilistes allait éventuellement finir par visiter le tapis. C'est ce qui est arrivé à Pascal au troisième round, alors que Kovalev l'a envoyé dans les câbles, bon pour un compte de huit.

Pascal s'est relevé, à peine ébranlé, et a aussitôt contre-attaqué en enchaînant les combinaisons à la vitesse de l'éclair. Il a d'ailleurs surpris Kovalev d'un vif crochet au corps lors du cinquième engagement, qui a paru ébranler le Russe quelques instants.

Douloureux septième round

Mais en toute fin de septième round, une gauche de Kovalev a atteint Pascal directement au menton, sonnant visiblement le Québécois. Ce dernier a bien tenté de demeurer dans le coup au round suivant, mais le mal était fait. Kovalev est parvenu à emprisonner Pascal dans un coin, et s'est mis à le pulvériser jusqu'à ce que l'arbitre Luis Pabon décide d'arrêter les hostilités.

Ça signifie donc que le Kovalev a désormais rendez-vous avec Adonis Stevenson, à qui il tentera de ravir la ceinture de la WBC afin de compléter son tableau de chasse.

Il devra cependant se mesurer au Français d'origine algérienne Nadjib Mohammedi (38-3, 23 KO) pour la défense obligatoire de sa ceinture IBF. Mohammedi l'avait emporté par arrêt de l'arbitre au cinquième round face à l'Américain Lee Junior Campbell un peu plus tôt dans le gala.