Les rebondissements continuent de se multiplier concernant le gala qu'InterBox présentera le 6 décembre au Centre Bell. Après le récent retrait de Lucian Bute, blessé au dos, l'incertitude sur la présence de l'adversaire de Jean Pascal a animé toute la journée de vendredi. Mais malgré les nombreuses spéculations, Donovan George (25-4-2,1 NC et 22 K.-O.) est plus que jamais dans les plans d'InterBox, qui s'attend à régler la situation au cours des prochaines heures.

«Quand un adversaire devient en position où sa présence est encore plus importante puisqu'il devient la finale et que la soirée dépend de lui, il peut avoir des exigences supplémentaires. Ce sont des choses qui arrivent souvent dans cette industrie», a lâché le président d'InterBox, Jean Bédard, en conférence téléphonique.

Voilà donc la racine du problème. En étant propulsé en finale du gala contre Pascal (29-2-1, 17 KO), le clan George a exigé une augmentation de sa bourse. 

Piqué au vif

En contrepartie, InterBox a souhaité que le boxeur de Chicago arrive le plus tôt possible au Québec pour s'assurer qu'il n'y ait pas «une autre mauvaise nouvelle à annoncer aux fans.» En vif désaccord, le boxeur a alors indiqué au 98,5 FM, tôt vendredi matin, qu'il préférait rester auprès de sa famille qui vit des heures difficiles. Il devrait arriver à Montréal, dimanche prochain.

«On a mis beaucoup de pression, peut-être trop, a avoué Bedard. Ce que l'on savait moins, c'était que sa femme a accouché de jumeaux [prématurés] et qu'elle est retournée à l'hôpital. Il faut comprendre le désarroi du gars à qui l'on demande de partir plus tôt pour aller se battre. Cela a fait une histoire et je pense qu'il a envoyé de l'information sur le coup de l'émotion.»

Bédard, qui a déploré les conséquences négatives de ces rumeurs, a aussi précisé que toutes les précautions avaient été prises au niveau de l'immigration. George possède en effet un casier judiciaire qui pourrait compliquer son entrée au Canada. 

Dans ce jeu de négociations, l'agent de George a été moins catégorique que son poulain tout au long de la journée. Joint par courriel, Michael Kinsch a rapidement confirmé la tenue «d'intenses discussions avec le promoteur pour que George et Jean Pascal s'affrontent toujours le 6 décembre». 

«Ça fait partie du sport»

Ce nouvel épisode n'a en tout cas pas perturbé Pascal, qui était à l'entraînement lorsque La Presse l'a contacté en début d'après-midi. «C'est pour lui que je me prépare en ce moment et, aux dernières nouvelles, il sera toujours là. Cette situation ne m'inquiète pas, ça fait partie du sport.»

Le Lavallois n'est plus remonté sur le ring depuis sa victoire, par décision unanime, aux dépens de Bute, en janvier dernier. Son prochain combat doit lui servir de tremplin vers un duel de championnat du monde face à Sergey Kovalev, qui vient d'unifier les titres WBA, IBF et WBO des mi-lourds, ou face à son meilleur ennemi, Adonis Stevenson (WBC). 

En quête d'une victoire convaincante, il ne craindrait toutefois pas un changement d'adversaire à la dernière minute. L'Argentin Roberto Bolonti - qui devait affronter Bute - est officiellement le plan B d'InterBox.

«Ma préparation physique est quasiment terminée puisqu'il ne me reste que cinq jours de gros entraînements, a expliqué Pascal. C'est juste sur le plan de ma stratégie de combat que ce serait désormais différent. Elle serait adaptée à mon nouvel adversaire, mais, à ce que je sache, je boxe toujours contre George.»

Impatience

Du côté d'InterBox, l'annulation du gala n'est pas une option, malgré les problèmes qui s'empilent depuis une semaine. Cette certitude actuelle se mâtine toutefois d'une certaine exaspération. «On pense que c'est un combat que les gens veulent voir et que Jean a besoin de ce combat-là. C'est aussi une question de respect pour tous les autres boxeurs de la sous-carte qui se préparent depuis un mois et demi ou deux, expose Bédard. 

Mais avec la mauvaise vibe que la journée [de vendredi] a donnée sur le gala, je dirais que c'est pas mal le dernier essai. Il faut que ce combat-là se fasse, on a promené les gens pas mal.»

Le combat avait déjà été mis en péril à la fin du mois d'octobre. George avait été suspendu par la Commission de boxe de l'Illinois pour avoir utilisé un anti-inflammatoire lors de son dernier duel.