Même si l'année 2015 promet d'être plus florissante que celle qui s'achève, Jean Pascal a les yeux bien rivés sur son adversaire du 6 décembre, Donovan George (25-4-2, 22 K.-O.).

Ne voulant pas sauter d'étapes, le boxeur lavallois s'attend à être à son meilleur afin de dominer «un guerrier» qui se présentera au Centre Bell «avec de mauvaises intentions».

Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) a donné un aperçu de son camp, mercredi, dans le cadre d'un entraînement médiatique qui a duré près d'une heure au club de boxe Ring. Vêtu d'une combinaison jaune fluo aussi utile à la protection des microbes qu'à la perte de poids, le pugiliste de 32 ans a démontré qu'il était au coeur de la période la plus soutenue de sa préparation.

«Aujourd'hui, je ne peux pas dire que je suis prêt, mais je vais l'être la semaine du combat, a-t-il promis. Il me reste une semaine intensive d'entraînement, puis on va commencer à descendre le niveau afin de récupérer et d'être en forme le 6 décembre. (...) Ce combat va donner une très bonne bataille car, moi aussi, je vais être dans l'arène avec de mauvaises intentions. Cela va donner des flammèches.»

Dans ce pic d'intensité physique et technique, Pascal est accompagné de quatre partenaires d'entraînement. Lors des séances, son entraîneur Marc Ramsay n'hésite pas à effectuer une rotation après chaque round, voire toutes les 30 secondes. Afin de parfaitement s'ajuster aux caractéristiques de George, la vidéo joue aussi un rôle crucial.

«D'une vidéo à l'autre, on peut observer que George offre toujours le même genre de performance. Son grand atout, c'est au niveau de la persévérance», explique Ramsay.

«On sait tous qu'il n'est pas le gars le plus habile du niveau international, mais en même temps, il va toujours apporter ce qu'il a. Il a beaucoup de courage, une bonne frappe et il n'y a jamais de demi-mesures avec lui. Il a du coeur au ventre, comme on l'a vu dans le combat face à (Adonis) Stevenson.»

Si le nom de George n'est pas inconnu des amateurs de boxe, c'est justement parce qu'il a affronté Stevenson, en octobre 2012, au Centre Bell. Le spectaculaire duel s'était achevé par un K.-O. technique de Stevenson à 55 secondes du 12e round. Tandis qu'un combat de championnat du monde tend la main au mi-lourd, sent-il la pression de faire mieux que l'actuel champion du monde WBC?

«Je n'ai rien à prouver. Dans ma tête, je suis déjà meilleur qu'Adonis, a tranché Pascal. Le 6 décembre, je veux donner un bon spectacle aux amateurs et je sais que Donovan veut faire la même chose. Que je fasse mieux ou moins bien qu'Adonis, ça m'importe peu. Je veux donner une bonne victoire, remporter la bataille et être fin prêt pour le début de l'année 2015.»

Deux retours

Au cours des dernières années, Pascal a souvent établi ses camps d'entraînement aux États-Unis: de la Floride au Nevada en passant par l'Arizona. Cette fois - et même s'il s'ennuie du climat floridien -, il a choisi de rester à la maison.

«Je voulais faire différent, je ne suis pas une personne de routine. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas entraîné à Montréal pour un combat, alors, j'ai décidé d'établir mon camp ici. C'est le fun, je suis entouré de mes amis, de ma famille et surtout de ma petite fille.»

Ce retour dans le ring s'effectuera après quasiment 11 mois d'absence et une période instable marquée par un changement de promoteur. Durant cette période, Ramsay a avoué que son poulain était un peu moins présent au gymnase.

«C'était plus son côté administratif qu'il exploitait. Il fallait le ramener au gymnase, lui donner un adversaire sérieux pour lui permettre de faire un camp tout aussi sérieux et se servir d'un combat pour aller vers quelque chose de plus gros.»

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Pascal «triste» pour la boxe et Bute

Même si le retrait de Lucian Bute le propulse en finale du gala du 6 décembre, Jean Pascal se dit avant tout «triste pour la boxe du Québec». Par contre, ce changement ne change rien à sa préparation.

«Comme les mauvaises langues vont s'amuser à le dire, je suis toujours en sous-carte de David Lemieux puisque c'est le dernier combat de la soirée (diffusé sur écran géant). Mais peu importe que je sois le premier, l'avant-dernier ou le dernier, l'important est de remonter dans l'arène devant mes partisans.»

Blessé au dos le week-end dernier, Bute a déclaré forfait pour le duel qui devait l'opposer à l'Argentin Roberto Bolonti.