L'incrédulité a prédominé dans le milieu de la boxe quand l'identité du futur adversaire d'Adonis Stevenson (24-1-0, 20 K.-O.) a été annoncée en vue du gala du 19 décembre, au Colisée Pepsi de Québec. Dmitry Sukhotsky?

Tandis que Bernard Hopkins et Sergey Kovalev s'affronteront, ce week-end à Atlantic City, Stevenson, champion du monde WBC des mi-lourds, a eu besoin d'aide pour en savoir davantage sur le Russe de 33 ans.

«Je ne savais pas qui c'était. Je ne l'ai quand même pas googlé, mais mes entraîneurs et mon monde savent qui il est, a admis le principal intéressé, hier, au terme de sa conférence de presse montréalaise. Il est classé septième de la WBC et c'est quelqu'un qui va être dangereux. Il ne va pas venir ici pour donner des cadeaux, c'est sûr qu'il va être prêt.»

Du même coup, Stevenson a annoncé ses couleurs après un dernier combat, face à Andrzej Fonfara, qui s'est rendu à la limite. Il veut un K.-O. et rien d'autre qu'une performance éclatante pour la quatrième défense de sa ceinture. Il y a d'ailleurs, dans les discours, une tendance à envisager ce combat-là comme une formalité et à se projeter dans l'avenir. Un avenir qui devrait l'opposer aux meilleurs adversaires de la division après une année 2014 franchement calme par rapport aux attentes qu'il avait créées.

«C'est sûr que mon adversaire rêvé, c'est Hopkins, mais ça, ce sont des questions de négociations avec Al Haymon. Il gère ma carrière et il y aura de bonnes opportunités puisque (Hopkins) se bat en fin de semaine, a indiqué Stevenson avant de réitérer sa totale confiance envers Haymon. Les gens ne comprennent pas que c'est une question de négociations. Mon gérant s'occupe de ça, négocie les contrats et, moi, mon travail est d'être dans le ring et de passer le K.-O. à mes adversaires. Je suis prêt à affronter n'importe quel boxeur.»

Peu connu en Amérique du Nord, Sukhotsky, classé dans le top 10 de trois des quatre grandes associations, présente une fiche de 22-2-0, dont 16 victoires par K.-O. Il a perdu son seul combat en Amérique du Nord contre Cornelius White, en juillet 2012 à Las Vegas (décision unanime).

Compte tenu des engagements des autres acteurs de la division, il est, selon le président de GYM, Yvon Michel, le «meilleur boxeur disponible» chez les mi-lourds. Le nom de Gabriel Campillo, battu par Fonfara et Kovalev, mais aussi celui de Marcus Oliveira ont été avancés, mais les deux ont rapidement été écartés par le promoteur et la chaîne payante américaine Showtime.

«On est d'accord que Sukhotsky n'est pas très connu, tout comme Fonfara ne l'était pas et tout comme Adonis ne l'était pas quand il affronté Chad Dawson, la première fois, a commencé par dire Michel. Mais nous sommes convaincus qu'il est le meilleur boxeur disponible de la division.

«Vous allez me parler de Jean Pascal et je suis d'accord puisqu'il est son aspirant obligatoire. Mais ce combat méritait que l'on ait tout le temps requis pour faire une promotion à la valeur de l'événement et en faire un succès majeur. Et ça, cela va arriver au printemps prochain.»

La date du 4 avril a été réservée au Centre Bell pour un grand événement. Et si Stevenson penche pour un affrontement contre Hopkins, il a tout de même une pensée pour Jean Pascal. «J'avais déjà une défense optionnelle à faire pour mon titre et cela a déjà été dit que ce serait pour 2015. Il avait un combat contre Tavoris Cloud qu'il a manqué pour 50 000$ . C'est son problème, ce n'est pas le mien. Mon gérant va décider de tout ça et négocier avec Jean Pascal. Et je tiens déjà à dire que le partage de la bourse restera à 70-30 en ma faveur.»

Beaucoup de ceintures

Quatre des huit combats prévus, le 19 décembre, seront présentés sur les ondes de Showtime. La demi-finale opposera le super-moyen américain Andre Dirrell (23-1-0, 16 K.-O.) à un adversaire qui sera annoncé au début de la semaine prochaine.

Un peu plus tôt dans la catégorie des poids moyens, Jo Jo Dan (32-2-0, 18 K.-O.) et Kevin Bizier (22-1-0, 15 K.-O.) se retrouveront dans un combat-revanche du spectaculaire duel qui, en novembre 2013, avait tourné en faveur du Roumain d'origine. Cette fois, le gagnant se verra offrir un combat de championnat du monde contre le champion IBF, Kell Brook.

«La recette est excellente pour ce combat-là avec un gaucher contre un droitier et deux boxeurs très intenses, a résumé le vice-président de GYM, Bernard Barré. Dans le premier combat, ça n'arrêtait pas, les deux tentaient vraiment de gagner toutes les rondes et de cogner dur sur la cible. Puis, surtout, ils sont au début de la trentaine et ils sont à un tournant de leur carrière. Ce combat-là, ils ne peuvent pas vraiment l'échapper.»

Artur Beterbiev, récent vainqueur de Tavoris Cloud, croisera aussi l'Américain Jeff Page.