Pour effectuer son retour dans le ring en grand, quoi de mieux que d'être dirigé par l'un des plus grands? Lucian Bute l'a bien compris et il a confirmé, jeudi, que sa destinée serait désormais entre les mains du légendaire entraîneur Freddie Roach.

La Presse avait annoncé cette association le 22 août dernier. Bute était à la recherche d'un nouvel entraîneur depuis que Stéphan Larouche, qui le dirigeait depuis ses débuts professionnels, et lui avaient mis fin à leur partenariat d'un commun accord à la suite de sa défaite contre Jean Pascal, le 18 janvier à Québec.

Le boxeur d'origine roumaine, âgé de 34 ans, est allé visiter Roach à son gymnase de Los Angeles plus tôt cet été. Il semble que la chimie entre les deux hommes ait aussitôt opéré.

«Depuis le début, il se voit avec Freddie Roach. Je crois qu'il devait y penser tous les soirs. C'était son choix numéro un dès la journée où nous avons décidé conjointement qu'il devait changer (d'entraîneur)», a expliqué le promoteur et président d'InterBox, Jean Bédard.

«J'ai "connecté" tout de suite avec lui, car c'est une personne que j'aurais tout de suite aimé avoir dans mon entourage, a pour sa part indiqué Bute. C'est mon genre: gentil, souriant et il parle avec tout le monde.»

L'importance des «petites choses»

La feuille de route de Roach est on ne peut plus éloquente. Nommé six fois entraîneur de l'année par la Boxing Writers Association of America, il a dirigé pas moins de 27 champions du monde, dont Oscar de la Hoya et Julio Cesar Chavez Jr. Il a aussi donné dans les arts martiaux mixtes en travaillant aux côtés de Georges St-Pierre.

Déjà, lorsqu'il a vu Bute à l'oeuvre en Californie, Roach a été en mesure d'identifier des «ajustements majeurs» à apporter à sa technique. Il lui a notamment conseillé d'utiliser davantage son jab et de mettre à profit ses mains rapides pour enchaîner les combinaisons.

«Quand j'entraîne mes boxeurs, je ne leur dis pas seulement quelles choses faire. Je leur dis aussi comment les faire et à quoi elles servent», a-t-il précisé.

«Ce sont les petites choses qui font la différence. Les positions, les distances, la façon dont tu frappes... Après tout le temps que j'ai passé avec lui, je peux vous dire que c'est un maître», a fait valoir Bute.

Ce dernier s'envolera d'ailleurs vers les Philippines sous peu pour se préparer en vue de son prochain combat, qui aura lieu le 6 décembre au Centre Bell. Là-bas, il côtoiera un autre poulain de Roach, Manny Pacquiao, qui sera à l'entraînement pour son duel du 22 novembre, en Chine, contre Chris Algieri.

Revanches au menu

La carrière de Bute semblait sombrer vers les bas-fonds depuis qu'il a subi un cuisant revers contre Carl Froch, en mai 2012. Et après son combat contre Jean Pascal, plusieurs se sont demandé carrément si le temps était venu pour lui de raccrocher ses gants.

Bute assure cependant que ces échecs sont désormais derrière lui. «Ça, c'est du passé. On regarde en avant, et c'est ce qui est le plus important. J'ai assumé les défaites que j'ai vécues. Maintenant, on passe à un autre niveau», a-t-il martelé.

À tel point, en fait, qu'il souhaite prendre sa revanche contre Froch et Pascal. Il a du même souffle mentionné qu'il poursuivrait sa carrière dans la catégorie des 175 livres et qu'il visait un combat de championnat du monde dès l'an prochain.

Mais pour le moment, il se concentre sur son combat du 6 décembre. Bien qu'on ignore toujours l'identité de son opposant, le clan du boxeur a insisté pour dire qu'il ne s'agirait pas d'un combat «de réchauffement».

«(Ce sera) un gars classé dans le top 10 d'une des associations. C'est pas mal le critère que nous avons en ce moment», a signalé Jean Bédard.

Et peu importe le nom de cet adversaire, Roach se dit ouvert à toute éventualité.

«Tout ce que (Bute) a à faire, c'est de me dire contre qui il va se battre. Tout ce que j'ai à faire, c'est de faire en sorte qu'il soit prêt à affronter cet adversaire», a-t-il lancé.

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