David Théroux se tient dans le vestiaire, les marques de son combat sur une joue et une serviette autour de la taille en train d'expliquer ce qu'il vient d'apprendre sur le ring.

«J'ai appris que je pouvais droper un gars sans forcer, ça ne m'était jamais arrivé avant», lance le boxeur de 20 ans, encore en sueur.

À côté de lui, l'entraîneur Stéphan Larouche hoche la tête. «Ça, c'est rare que les boxeurs l'apprennent aussi vite. C'est son deuxième combat professionnel! D'habitude, ça prend deux, trois ans. Les gars frappent comme des mules avant de comprendre.»

David Théroux (2-0, 1 K.-O.) a remporté vendredi une victoire par décision unanime. Tout comme Yves Ulysse, un autre protégé de Larouche, qui a remporté son troisième combat professionnel par K.-O. technique.

Les deux jeunes boxeurs l'ont fait devant 800 personnes, dans une salle comble au complexe sportif Sportscene, à Mont-Saint-Hilaire.

À trop parler - radoter? - sur les têtes d'affiche de la boxe québécoise, on en oublierait presque que la relève, elle, se bat. Ulysse, de Montréal, et Théroux, de Sorel, sont considérés parmi les plus beaux espoirs de la boxe made in Québec. Les deux sont des mi-moyens (147 livres). Les deux ont eu de belles carrières chez les amateurs avant de faire le saut chez les professionnels.

«David, il va être le fun à regarder. Il ne fait qu'avancer. Lui, ça ne lui dérange pas de prendre trois coups pour en donner quatre, lâche Larouche. C'est le genre de boxeur qui va connaître des défaites. Mais ça ne nous dérange pas. Il va rebondir, monter dans la boxe et toujours donner des bons shows.» Puis l'entraîneur glisse: «Il me fait penser à Éric Lucas.»

Un peu plus tôt, Théroux venait de remporter les quatre rounds de son deuxième combat professionnel, contre Michel Tsalla (1-8, 0 K.-O.) Au dernier round, il a touché Tsalla d'un court crochet de gauche qui l'a envoyé au tapis. La foule a rugi, Tsalla a survécu et les juges ont donné tous les rounds à Théroux.

Yves Ulysse, lui, fait dans un autre registre. Son style ressemble moins à celui de Lucas, davantage à celui de Sugar Ray Leonard. «Aujourd'hui, j'ai montré des choses que je n'avais pas montrées dans mes deux premiers combats. J'ai usé des esquives, des explosions et de la patience», a-t-il analysé après sa victoire.