Jean Pascal n'aura pas eu à chercher bien longtemps un plan B. Quelques heures après son divorce médiatisé avec ses promoteurs québécois et l'annulation de son duel contre Tavoris Cloud, le boxeur de Laval a été approché pour un combat contre le champion du monde Sergey Kovalev.

La promotrice de Kovalev, Kathy Duva, a confirmé à La Presse avoir contacté hier l'agent de Pascal pour lui faire part de son intérêt. «Nous nous sommes parlé dans les dernières heures, a expliqué Duva au téléphone. Sergey est prêt à affronter Pascal. Nous aurons une date sur les ondes de HBO. Et s'ils sont intéressés et qu'on s'entend, ce serait tout un combat.»

Sergey Kovalev (24-0, 22 K.-O.) va mettre son titre de champion WBO en jeu le 2 août contre Blake Caparello (19-0, 6 K.-O.) dans un combat où il est largement favori. Après, «il serait prêt à se battre contre Pascal en octobre ou novembre», note Duva.

«Au printemps, nous avions offert un combat à Pascal dès cet été, mais il a refusé, car il parlait d'un combat contre Cloud puis d'une revanche contre Lucian Bute, explique la présidente du groupe Main Events. Maintenant, les choses semblent avoir changé, alors nous les avons appelés pour leur rappeler notre intérêt.»

«Kovalev nous intéresse»

Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) serait-il prêt à croiser le fer avec Kovalev, un boxeur aussi craint que l'est Adonis Stevenson dans la division des mi-lourds? Après qu'on lui a envoyé un message texte, c'est son agent qui nous rappelle. «Bien sûr que Jean serait prêt, il n'a peur de personne», lance Greg Leon, dans une formule qu'ont dû employer tous les promoteurs de l'histoire de la boxe.

À part cette formule éculée, Leon n'a pas voulu s'avancer. Pascal et lui se rendront à New York la semaine prochaine pour rencontrer les réseaux de télévision, dit-il. «On va aller voir ce qu'ils ont à nous offrir, explique Leon. Nous avons plusieurs possibilités, plusieurs offres sur la table et l'idée d'un combat contre Kovalev nous intéresse, c'est certain.»

Durant le court entretien, Leon a plusieurs fois envoyé des pointes à GYM et InterBox. Selon lui, les promoteurs québécois sont les grands perdants du petit schisme qui s'est opéré cette semaine entre eux et son client.

«Ils ont perdu un combat à plusieurs millions avec Jean Pascal, fait-il valoir. Jean Pascal n'a rien perdu du tout, car il va se retrouver un autre combat aussi payant, sinon plus. Jean pourrait faire à son prochain combat autant que pour deux combats avec GYM et InterBox.»

Leon martèle que ce n'est pas Pascal qui a fait dérailler les négociations. Il note que l'intransigeance des promoteurs est «bizarre» et que l'histoire des 50 000 $ n'explique pas tout.

«Ce n'est pas Jean Pascal qui a voulu partir. Mais bon, c'est la vie. Eux, ils le perdent. Nous, nous ne perdons rien», clame l'agent.

De son côté, Kathy Duva pourrait faire d'une pierre deux coups en jumelant Kovalev à Pascal: trouver un adversaire de renom pour son client d'une part, tout en envoyant un jab à Yvon Michel d'autre part.

Duva a été échaudée l'hiver dernier lorsque Stevenson s'est désisté in extremis d'un combat prévu contre Kovalev. Elle a ensuite déposé une poursuite contre Stevenson, Michel et d'autres personnalités du monde de la boxe.