Jean Pascal et Yvon Michel ont déjà eu leurs différends. Ils ont parfois mené leurs négociations houleuses sur la place publique. Ils ont souvent paru en froid.

Mais c'était de bonne guerre. Alors que Jean Pascal vient d'entamer une nouvelle étape de sa carrière avec la création de son entreprise de promotion, il ne cache pas son admiration pour celui qui a lancé sa carrière. Mieux, Jean Pascal aimerait reprendre le flambeau d'Yvon Michel dans quelques années. «Je veux devenir le Yvon Michel noir!», a-t-il déclaré cette semaine, dans un entretien avec La Presse.

«Yvon, c'est un fin renard. Je ne l'ai jamais caché à personne. Il a une grande intelligence de la boxe et j'ai beaucoup appris de lui, dit-il. Pendant neuf années, j'ai dû négocier avec Yvon Michel. Je sais de quoi je parle.»

Jean Pascal a annoncé la semaine dernière la formation de Jean Pascal Promotions. Ce projet n'a rien d'un caprice pour le boxeur. Il y pensait depuis 2010. Mais une défaite et des blessures ont retardé l'aventure.

À 31 ans, Pascal sait qu'il ne boxera plus pour 10 ans encore. Il prépare donc sa vie après le sport et il se voit très bien devenir promoteur, organiser des combats, mousser des carrières... le tout au Québec.

«Yvon ne va pas faire ça toute sa vie. Si, un jour, il veut me passer le flambeau pour continuer ce qu'il a fait dans la boxe québécoise, pour moi, ce sera tout un honneur», fait valoir Pascal.

«Ça va faire 19 ans que je suis dans le milieu de la boxe. C'est sûr que le cinéma, les médias, ce sont des choses intéressantes. Mais je me dis que je vais rester dans mon domaine, dans ce que je connais le mieux.»

Michel avant 50 Cent

Le respect que voue Jean Pascal à Yvon Michel transparaît également dans sa décision de s'associer à lui et au Groupe InterBox. Ses deux prochains combats seront présentés par GYM, InterBox et Jean Pascal Promotions.

Dans les mois précédant l'annonce de la semaine dernière, Pascal a été courtisé aux États-Unis. La rumeur a longtemps couru selon laquelle il pourrait se joindre à l'écurie du rappeur 50 Cent, qui s'est lancé dans la promotion de la boxe.

«50 Cent est devenu un ami au cours des années. Il aurait souhaité m'engager. Ce n'est pas pour le dénigrer, mais les gens que 50 Cent a engagés, ils ont eu de la misère à avancer sur le plan stratégique dans la boxe, dit Pascal. Moi, ça m'a refroidi un peu.

«Les gens pensent que, parce qu'on signe un contrat avec 50 Cent, on va devenir gros, que ça va ouvrir les portes. Mais la boxe est un milieu fermé, un milieu spécial, et il faut avoir les bons contacts pour avancer dans cette industrie, explique-t-il. C'est une des raisons pour lesquelles je me suis associé avec les deux plus grands promoteurs du Québec.»

Pascal pense que GYM et InterBox peuvent l'aider à mieux comprendre comment fonctionnent les relations avec les réseaux de télévision et les organismes de sanction (comme le WBC et l'IBF). «Yvon, ça fait des années et des années qu'il est là-dedans. Ça doit faire deux décennies et même plus. Yvon s'est fait beaucoup de contacts. Dans le milieu de la boxe, c'est une personne respectée.»

De son côté, Yvon Michel sait que les ambitions de promoteur de Jean Pascal sont sérieuses. Il l'a entendu dire qu'il voulait devenir «le Yvon Michel noir». Ça a fait sourire l'homme de boxe de 60 ans.

«On va travailler avec lui le mieux possible. Il veut apprendre comment faire les choses. Il veut prendre son temps, explique Yvon Michel. Et non, je ne ferai pas ça pendant 20 ans, peut-être même pas pendant 10 ans. Que quelqu'un de solide continue ensuite, c'est tant mieux pour la boxe au Québec.»

Pascal courtise trois boxeurs

Jean Pascal Promotions est en négociation avec trois boxeurs: deux Américains et un Québécois. Pascal indique que les choses «sont pratiquement réglées avec un espoir des États-Unis».

Le boxeur québécois, quant à lui, est bien établi, connu du public et évolue à 147 lb, a précisé Pascal, qui maintient le mystère.