Le Montréalais d'origine française Francis Carmont est parti en mission. Après des débuts doux-amers à l'UFC, il espère créer la surprise demain soir à Toronto et s'établir comme un incontournable dans la division des poids moyens (185 livres) de la prestigieuse organisation.

Cet ami et protégé de Georges St-Pierre est négligé dans le duel qui l'oppose au dur cogneur grec Costas Philippou (12 victoires pour 2 défaites). Le natif de Chypre n'a pas perdu depuis 2011. Il a remporté ses quatre derniers combats.

De son côté, Carmont (21 victoires pour 7 défaites) a connu des débuts prometteurs à l'UFC avec trois victoires convaincantes. Mais ses deux plus récentes sorties ont été compliquées: même s'il les a remportées de justesse, Carmont a notamment été accusé d'avoir un style ennuyeux.

«Avec mes coachs, on a regardé ce qui n'allait pas. On a regardé beaucoup de choses», admet Carmont, qui a quitté la France pour le Québec il y a trois ans maintenant, dans l'espoir de propulser sa carrière dans l'UFC.

«J'ai remarqué que, des fois, je me pose beaucoup de questions durant le combat. Même aussi avant le combat, je pense à la peur de décevoir, par exemple, dit-il. J'ai un mental dur à la base. Mais je perdais ma concentration à cause de ces questions. J'ai regardé mes combats et je me suis dit: "Mais pourquoi tu te poses autant de questions?" Je n'ai qu'à faire ce que je sais faire et ça va bien aller.»

Cette remise en question survient après deux sorties difficiles pour Carmont. Lors du retour à l'octogone de St-Pierre en novembre 2012, Carmont a affronté au Centre Bell Tom Lawlor. Certains observateurs octroyaient la victoire à Lawlor, mais Carmont l'a emporté par décision partagée. Son combat d'avril dernier contre le talentueux Lorenz Larkin a aussi été très serré.

Carmont pense que le travail psychologique qu'il a accompli depuis lui permettra de mieux faire samedi soir contre le Grec, dans le cadre d'UFC 165. «Je pense que je vais avoir les atouts pour battre Philippou et démontrer que les choses qui n'allaient pas ont été améliorées.»

Philippou est donné vainqueur à près de deux contre un. Le cogneur a réussi la moitié de ses victoires avant la limite et grâce à ses poings. «La clé de la victoire, ce sera de rester très concentré et dynamique, parce que mon adversaire est un gars fort avec les poings», note le Montréalais, reconnu pour sa technique et ses excellentes aptitudes physiques.

«Je pense que c'est un adversaire qui mérite sa place dans le top 5 de la catégorie. C'est un gars qui est dur mentalement, on a pu le constater dans ses combats, estime Carmont. Il est tout le temps prêt à échanger avec les poings. Il fait de l'haltérophilie aussi, alors il doit avoir une bonne force physique. C'est vraiment un adversaire difficile.»

Même si Carmont estime être meilleur au sol que Philippou, il n'exclut pas de disputer le combat debout.

Georges St-Pierre, l'entraîneur Firas Zahabi ainsi que son petit frère seront dans son coin à Toronto. Il n'était pas question pour le combattant d'aborder cet important test sans sa garde rapprochée. «J'aborde le combat le plus important de ma carrière et je ne vais pas laisser Philippou prendre la place qui me revient», lance le combattant en mission.