Georges St-Pierre en a assez des accusations de dopage lancées contre lui. Il en a aussi assez de voir se multiplier les scandales liés aux drogues de performance dans son sport.

Le tenant du titre de l'UFC à 170 livres veut prouver qu'il est propre. Il veut aussi démontrer qu'on peut être champion sans avoir recours au dopage. C'est pourquoi le Québécois va exiger des contrôles antidopage «de style olympique» en vue de son combat du 16 novembre, à Las Vegas. Une première.

«Je veux prouver aux gens qu'on n'est pas obligé de prendre des stéroïdes et des produits pour devenir champion du monde, a expliqué Georges St-Pierre vendredi lors d'une rencontre avec les médias. On peut rester au naturel. Beaucoup de gens ne croient pas ça possible. Mais je sais que c'est possible parce que je l'ai fait et plusieurs autres athlètes l'ont fait.»

Test rigoureux

Nick Diaz est le dernier à avoir accusé St-Pierre d'avoir recours au dopage. «Je pense qu'il prend toutes sortes de stéroïdes», avait lancé Diaz à propos de St-Pierre, avant leur combat du 16 mars dernier, au Centre Bell.

Les contrôles antidopage sont pratiquement inexistants à l'UFC. Les athlètes impliqués dans un combat de championnat doivent fournir un échantillon d'urine après leur duel. St-Pierre veut maintenant des tests rigoureux avec des prélèvements non seulement le soir de l'événement, mais des semaines plus tôt. C'est en effet lors des camps d'entraînement que les combattants sont le plus susceptibles de se doper.

St-Pierre a donc offert à son adversaire de novembre, Johny Hendricks, d'avoir recours à l'Agence volontaire antidopage (VADA). L'Américain s'est dit d'accord lors d'une entrevue avec La Presse la semaine dernière. Ce sont les combattants eux-mêmes qui devront payer l'agence.

«Cette demande est très sérieuse. On ne peut pas être contre la vertu. On a de gros problèmes dans le sport en ce moment, a ajouté St-Pierre. Johny Hendricks est un fier compétiteur. D'après moi, c'est un gars honnête. Alors je l'invite et j'invite tous les champions à faire la même chose.

«Moi-même, des gens m'ont accusé d'avoir pris des stéroïdes. Je le prends comme un compliment. Ils trouvent que j'ai de bonnes qualités athlétiques», philosophe St-Pierre, qui a tout de même l'intention de dissiper les doutes une fois pour toutes.

«La VADA est la meilleure agence, a continué St-Pierre. Elle utilise le protocole olympique. Stéphan Larouche et Freddie Roach [l'entraîneur de Manny Pacquiao] m'en ont parlé en bien.»

Sang et urine

La présidente de l'agence a confirmé vendredi avoir été approchée par l'équipe de St-Pierre. Margaret Goodman précise par contre que toutes les formalités ne sont pas encore remplies.

«Nous utilisons un protocole parmi les plus rigoureux. Nous testons des échantillons sanguins et d'urine à la recherche d'EPO, de testostérone, de stéroïdes», a expliqué Mme Goodman, qui s'est dite prête à donner plus de détails lorsque tous les papiers seront signés par St-Pierre et Hendricks.

Pas de retraite pour l'instant

Georges St-Pierre, qui rencontrait les médias vendredi pour faire la promotion de la boisson énergisante NOS, a aussi commenté les rumeurs de retraite.

Plusieurs voyaient le combattant de 32 ans affronter Hendricks, enchaîner avec un mégacombat contre le Brésilien Anderson Silva puis raccrocher les gants. La défaite de Silva le 6 juillet dernier est venue compliquer ce scénario.

St-Pierre assure qu'il ne sait pas du tout ce que lui réserve l'avenir après le combat du 16 novembre. Il affirme aussi être loin de la retraite. «Il y a des rumeurs qui courent selon lesquelles je vais prendre ma retraite. Mais inquiétez-vous pas, ça n'arrivera pas tout de suite, a lancé St-Pierre. Je suis en bonne forme, je n'ai pas de blessure. Tout ce qui pourrait changer, ce serait mental, mais physiquement, je vais bien.»