La police de Québec a contacté le promoteur d'un combat controversé, qui doit opposer deux « petits » combattants à un « gros » le 16 juin dans la région de la capitale nationale.

Pierre Guenette espérait faire de son événement «une première en Amérique du Nord» : un poids lourd (plus de 250 lb) affronterait deux poids moyens (160 lb) dans le ring, dans un véritable combat poings et pieds avec knock-out. Mais comme l'a révélé La Presse jeudi, son projet a attiré l'intérêt des forces policières.

Vendredi, la police de Québec a confirmé avoir rencontré M. Guenette. « On l'a informé des conséquences qu'il y aurait s'il allait de l'avant avec son projet, explique un porte-parole, Pierre Poirier. On lui a expliqué notre interprétation de la Loi et qu'il aurait besoin d'un permis de la Régie. »

La police a donc l'intention d'empêcher que l'événement ait lieu à moins d'une sanction de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJQ). Mais l'organisme responsable des sports de combat nous a confirmé que M. Guenette n'avait aucun permis de promoteur. Les athlètes n'ont quant à eux aucun permis de combattant.

La Régie explique par ailleurs qu'elle ne sanctionnerait jamais un combat « deux contre un ». Dans ces conditions, l'événement de M. Guenette pourrait être considéré illégal. Son caractère illégal fait cependant matière à débat, puisque le code criminel canadien est notoirement flou sur la question des combats dits « amateurs », soit sans sanction de la Régie.

Le promoteur n'a pas voulu dire s'il allait annuler ou modifier son événement. «Mon cell sonne beaucoup. Je n'ai répondu à aucun média et je le ferai en temps et lieu», a expliqué l'homme reconnu pour sa carrière décorée en taekwondo.

Le site de l'événement a toutefois été modifié. « Nous vous revenons bientôt », peut-on maintenant lire sur la page d'accueil. Une conférence de presse où Pierre Guenette détaillait son projet controversé a aussi été retirée du site YouTube.

Dans sa seule entrevue accordée à un média, Pierre Guenette expliquait à La Presse vouloir mettre sur pied un événement spectaculaire, mais sécuritaire. « Mes intentions ne sont pas mauvaises, mon but n'est pas de faire un cirque plein de sang, expliquait M. Guenette. On veut faire un événement spectaculaire dans le respect des combattants et de la sécurité. »