Le grand manitou de l'UFC, Dana White, est formel: Nick Diaz a réussi à ébranler Georges St-Pierre avec son attitude agressive et saugrenue. Une petite victoire pour l'Américain avant leur combat de samedi soir?

Dana White fréquente Georges St-Pierre depuis des années. Le président de l'UFC a assisté aux premiers pas de l'athlète de St-Isidore dans son organisation. C'était en 2004. St-Pierre a depuis livré 19 combats à l'UFC, a conquis le titre des mi-moyens (170 livres) et l'a défendu à sept reprises.

Mais à travers toutes ces années, White n'avait jamais vu le Québécois de la sorte. À quelques jours de son combat de samedi contre Nick Diaz au Centre Bell, Georges St-Pierre est un autre homme: son sourire rangé, un air enragé, il a tout perdu de son aura de «bon gars».

«Je n'ai jamais vu Georges comme ça avant un combat. Il est vraiment à cran et sec avec tout le monde», a admis le président de l'UFC jeudi après une conférence de presse où Nick Diaz a encore réussi à énerver son adversaire.

Après avoir fait l'impasse sur l'entraînement public de mercredi - «je m'excuse aux fans, mais je devais me reposer pour être à 100% samedi soir» - Nick Diaz a fait sentir sa présence jeudi. L'Américain a monopolisé l'exercice qui a duré une vingtaine de minutes. Il a coupé Georges St-Pierre à répétition, l'a encore une fois accusé d'utiliser des stéroïdes - sans apporter de preuve - et a encore critiqué sa manière de combattre.

À côté de l'auteur de ces lignes, un journaliste américain qui voyait Diaz pour la première fois en personne n'a pu s'empêcher de chuchoter : «mais ce type est cinglé?»

Pendant le monologue de Diaz, St-Pierre, assis à un mètre de lui, secouait la tête. Toute sa personne trahissait la colère. À un moment, n'en pouvant plus, il a rompu le silence. «Tu penses que j'ai peur de toi mon gars? On va voir samedi soir si j'ai peur de toi», a lâché St-Pierre, empruntant à un répertoire qui n'est pas le sien.

Les deux hommes se sont prêtés au jeu du face à face. Diaz a tenu la garde haute, comme pour éloigner le plus possible St-Pierre. Avait-il peur que les choses ne dégénèrent? Avait-il senti que le GSP qui se tenait devant lui n'était plus celui qu'il avait connu?

«Quand je suis arrivé plus tôt, j'ai dit bonjour à Georges et il était bizarre. Georges n'est pas Georges en ce moment, a continué Dana White. Je pense que c'est le mélange de plein de choses, de son retour de blessure, de son retour après un dur combat contre Carlos Condit. Et là il y a un combat à Montréal avec une pression immense. Tout ça pèse.»

«Ce combat a rendu Georges différent, bizarre. De l'entendre dire des trucs à Diaz comme "tu es un imbécile sans éducation", de l'entendre dire "je vais te donner la pire raclée de ta vie". Ce n'est pas lui.»

Pour Dana White, il est évident que Nick Diaz a un plan. L'athlète de Stockton, en Californie, est bien entendu un excentrique. «Mais aussi fou que Nick Diaz soit, je pense qu'il y a une stratégie derrière tout ce qu'il fait et dit», estime White.

Mercredi lors de l'entraînement public, Georges St-Pierre a été le premier à l'admettre. Lors de l'épisode de la conférence téléphonique la semaine dernière, il avoue «avoir mordu» à l'hameçon quand Diaz s'est mis à l'abreuver d'insultes. «Diaz est entré dans ma tête», a concédé le champion UFC.

«Il n'y a aucun doute que tout ça joue avec sa tête. Je pense qu'il est en rogne, dit Dana White. Je pense qu'il est dans un état dans lequel on ne l'a jamais vu parce qu'il est vraiment fâché.»