Nick Diaz a commencé sa semaine à Montréal fidèle à son image: en faisant l'école buissonnière. Le mauvais garçon de l'UFC est resté couché dans sa chambre d'hôtel du centre-ville plutôt que de participer à un entraînement public à grand déploiement organisé mercredi au complexe Desjardins.

L'adversaire de Georges St-Pierre devait commencer à s'exercer devant les fans vers midi pour faire la promotion de leur combat de samedi soir, au Centre Bell. Une heure plus tard, il ne donnait toujours aucun signe de vie. «Je ne sais pas du tout où est Nick Diaz, disait aux médias, avec un air désemparé, le président de l'UFC au Canada, Tom Wright. Mais il n'en est pas à une histoire de la sorte près.»

Son agent a expliqué que Diaz était arrivé en ville tard la veille. Le Californien était toujours affligé par le décalage horaire, a précisé Cesar Gracie en entrevue téléphonique avec La Presse. «Nick ne sera pas là aujourd'hui, parce que c'est trop tôt, a précisé Gracie. L'UFC voulait qu'il arrive beaucoup trop de bonne heure.»



Le grand manitou de l'UFC, Dana White, a déjà annulé en 2011 un combat entre Diaz et St-Pierre parce que l'Américain avait failli à ses obligations médiatiques. Pourrait-ce être encore le cas pour ce UFC 158? «Non, Nick sera à la conférence de presse de demain, jure Gracie. Le combat va avoir lieu.»





Georges St-Pierre s'est quant à lui prêté au jeu de l'entraînement public. Le champion mi-moyen (170 livres) de l'UFC n'aime pas participer à ce genre d'activité. Il préférerait rester loin des caméras dans les jours précédant un combat. Mercredi soir, il va faire la mise au jeu pour le match Canadien-Sénateurs. «Ça ne m'excite pas plus que ça. Je le fais parce que c'est une obligation envers l'UFC, mais sincèrement j'aimerais mieux rester chez moi», a admis St-Pierre avec candeur.

Mercredi midi, le combattant de 31 ans est monté dans l'octogone qui avait été installé pour l'occasion dans le complexe Desjardins. Il a signé quelques t-shirts, quelques DVD, s'est entraîné avec de jeunes karatékas, puis a répondu aux questions d'une trentaine de journalistes.

Qu'a-t-il pensé de l'absence de Nick Diaz? «Ce n'est pas bien, ce n'est pas juste, a dit St-Pierre. Moi, je remplis mes obligations, lui devrait remplir les siennes. Mais je me concentre sur moi.»

Optimiste, St-Pierre ne pense pas un instant que Diaz pourrait rater la conférence de presse de jeudi. «Il sera là demain. Le combat va avoir lieu. Après dimanche, tout ça sera du passé», a-t-il lancé.



«C'était un peu absurde»


Nick Diaz avait déjà sévi jeudi dernier. Lors d'une conférence téléphonique avec son adversaire et des médias du monde entier, il a livré une tirade aussi agressive que saugrenue contre St-Pierre, un athlète à ses yeux surprotégé qu'il a d'ailleurs abreuvé d'insultes qu'on ne reproduira pas dans ce journal familial.

«Je l'ai réécouté et c'était absurde, même de ma part. J'ai un petit peu mordu, j'ai dépassé les bornes, estime Georges St-Pierre. Mais le combat va se faire sur le ring. Ça ne change rien pour moi.»

Diaz est «entré dans sa tête», admet-il. Mais il a croisé son lot d'adversaires «baveux» dans sa carrière de 25 combats professionnels. «Il y a seulement eu trois adversaires dans ma carrière à l'UFC qui ont été gentils avec moi, qui n'ont pas fait de mauvais commentaires du début à la fin: Carlos Condit, Jake Shields et Thiago Alves. Tous les autres ont dit des choses pour essayer de rentrer dans ma tête.»

Nick Diaz est donc un «baveux» de plus. Peut-être l'un des meilleurs qu'a croisés St-Pierre. La conférence de presse de jeudi nous dira si Diaz a fini son numéro. Ou s'il a encore un lapin à tirer de son chapeau.