Le boxeur Joachim Alcine a quitté la région de Montréal pour aller se réinventer aux États-Unis. Mais le premier bilan de son passage chez l'Oncle Sam laisse songeur: en quatre combats, Alcine a récolté une victoire, une nulle et a été mis K.-O. au premier round à deux reprises.

Sa dernière sortie sur les ondes de HBO a eu des airs de débâcle. Le Québécois d'origine haïtienne s'est fait mettre K.-O. en 2: 36 par l'Irlandais Matthew Macklin, le 15 septembre à Las Vegas. Certains se demandaient si l'heure n'était pas venue pour Ti-Joa d'accrocher les gants.

Pas du tout, selon l'ancien champion du monde de 36 ans. «Je suis loin de la retraite, a assuré Alcine dans un entretien avec La Presse. Mon combat contre Macklin m'a convaincu d'arrêter de me battre à 160 livres. À ce poids-là, j'arrivais à la pesée à 156 livres. Mon adversaire arrivait dans le ring avec 20 livres de plus que moi!»

Ainsi, même s'il a réussi à vaincre David Lemieux à ce poids l'année dernière - sa seule victoire en quatre combats - il veut désormais descendre. Et de beaucoup. «Je suis un 147 livres naturel, et mon prochain combat aura lieu à ce poids.»

Il faut donc oublier un combat revanche contre Lemieux? «Pour l'instant, ça ne m'intéresse pas, à moins qu'il baisse son poids. Je veux que GYM me donne un 147 livres. Je veux me battre contre Antonin Décarie, lâche Alcine, qui vit maintenant en Californie. C'est contre Décarie que je devais me battre en décembre dernier, mais finalement, ils l'ont remplacé par Lemieux. S'ils me refusent Décarie, ce sera une grande lâcheté.»

Un combat entre Alcine (33-3-1, 19 K.-O.) et Décarie (27-1, 8 K.-O.) ferait recette à Montréal. Mais Yvon Michel précise qu'il a déjà des plans de début d'année pour Antonin Décarie, qui s'est illustré à la fin du mois de septembre en disposant de l'espoir américain invaincu Alex Perez.

Michel aimerait d'abord qu'Alcine livre un combat plus facile à 147 livres. Il faut d'ailleurs remonter à l'an 2000 pour trouver le dernier duel qu'il a disputé à ce poids. Autant dire une éternité. «Je ne dis pas qu'éventuellement à 147 livres il n'aurait pas sa chance contre Kevin Bizier ou Antonin. Je ne ferme pas la porte. Mais à court terme, non. Il faudra qu'il nous montre qu'il est capable de faire 147, et peut-être qu'après ça...»

La victoire d'Alcine sur Lemieux avait semblé relancer sa carrière. Puis l'occasion est venue d'affronter Macklin sur les ondes de HBO. À 35 ans, c'était une occasion en or pour celui qui a été en 2007 et en 2008 champion du monde WBA à 154 livres. Personne ne s'attendait à une telle raclée au premier round.

Yvon Michel, qui détient des droits sur Alcine depuis qu'il a battu Lemieux, lui cherche maintenant un combat retour. Mais ni lui ni Lou DiBella, promoteur de Ti-Joa, ne semblent pressés. «Lou aimerait qu'on fasse ça sur un de nos shows, moi je lui dis qu'il pourrait le faire sur un des siens, explique Michel. Mais c'est certain qu'on a des discussions sur comment ramener Joachim.»

Alcine, lui, ne se décourage pas. Il trouve son réconfort là où il l'a toujours trouvé dans les moments difficiles. «Ma défaite contre Macklin, c'est la volonté de Dieu. Ça va me servir à quelque chose.»