Adonis Stevenson s'est rendu jusqu'à Detroit en décembre dernier pour demander à Emanuel Steward de le prendre sous son aile. L'entraîneur, membre du Temple de la renommée de la boxe, a accepté. Mais seulement deux combats plus tard, le duo ne sera pas réuni le 12 octobre au Centre Bell.

L'Américain de 68 ans serait atteint d'un grave cancer et entreprend des séances de chimiothérapie, a annoncé mercredi le promoteur Yvon Michel. Cette nouvelle expliquerait pourquoi Steward, aussi analyste pour le réseau HBO, n'était pas en poste lors des combats Ward-Dawson et Chavez-Martinez.

«Il subit une opération aujourd'hui [mercredi] à Chicago, puis commencera la chimiothérapie par la suite, a expliqué M. Michel mercredi en conférence de presse. Adonis a bien sûr été bouleversé de l'apprendre et il ne s'attend pas à ce que Steward soit dans son coin le 12 octobre.»

Adonis Stevenson (18-1, 15 K.-O.) sera donc fort probablement privé de son entraîneur lorsqu'il montera sur le ring pour affronter Donovan George (23-2-1, 20 K.-O.). Le combat est important, puisque le gagnant deviendra aspirant obligatoire au titre IBF des super-moyens (168 livres), qui appartient à Carl Froch.

Steward était présent lors des deux derniers combats du gaucher. Mais on peut penser que son absence ne troublera pas trop le Montréalais. Celui-ci s'entraîne d'ailleurs sous les ordres du second de Steward, Derek Colemon. C'est Colemon qui supervisait déjà les entraînements de Stevenson au jour le jour à Detroit.

Ce qui est certain, c'est que cette triste nouvelle aura certainement un effet sur l'atmosphère du camp d'entraînement. Stevenson vit présentement chez Steward à Detroit. «Ils passaient leurs soirées ensemble à écouter de vieux combats de boxe. Il veut maintenant livrer un sacré combat pour montrer à Emanuel qu'il a bien retenu ses leçons.»

Entraîneur légendaire, Emanuel Steward a eu entre les mains 20 champions du monde, dont Thomas Hearns, Sugar Ray Leonard et Leon Spinks.

Lemieux en sous-carte

Mais la conférence de presse de mercredi n'avait pas été organisée pour parler des déboires du légendaire entraîneur. C'était plutôt l'occasion de détailler la sous-carte de la soirée du 12 octobre au Centre Bell.

Outre Kevin Bizier et Eleider Alvarez, David Lemieux va monter sur le ring lors de la demi-finale. Le Montréalais de 23 ans va livrer son deuxième combat depuis sa défaite contre Joachim Alcine en décembre dernier.

Lemieux (26-2, 25 K.-O.) a remporté son dernier combat en deux petits rounds contre Jaudiel Zepeda en juin. Le Mexicain Alvaro Gaona (11-1, 7 K.-O.) lui offrira-t-il une plus grande opposition?

«Est-ce que je vais me faire tester? Je ne sais pas. Les tests, je les fais au gym. Quand j'arrive dans un ring, je suis prêt pour 12 rounds ou 1 round. S'il tombe avant la limite, ce n'est pas de ma faute!» a lancé le cogneur, à qui on a fait valoir que, oui, c'était quand même un peu de sa faute...

Lemieux dit avoir regardé le combat que Joachim Alcine a livré samedi dernier à Las Vegas. Sa destruction en un round aux mains de Matthew Macklin l'a surpris. «C'est décevant», juge-t-il.

Que pense-t-il d'une revanche contre Ti-Joa? «Après cette performance-là, c'est un peu moins intéressant. Je ne sais pas si la motivation serait là, note-t-il. Je vise plus gros. Je vise des gars comme Macklin!»

Photo: Robert Skinner, La Presse

David Lemieux