Francis Carmont a tout misé sur Montréal. En 2010, il a quitté la France avec une seule chose en tête: relancer une carrière qui tournait en rond. Et peut-être même, qui sait, devenir une vedette de l'Ultimate Fighting Championship (UFC).

Moins de deux ans plus tard, le combattant de 30 ans a atteint son premier objectif. Il est maintenant en voie de réussir le second. Mercredi soir en Californie, Carmont a récolté sa troisième victoire au UFC et son huitième gain consécutif toutes compétitions confondues.

Ce protégé de Georges St-Pierre, avec qui il s'entraîne au gym Tristar, a vaincu le Tchèque Karlos Vemola par étranglement arrière à 1:39 du deuxième round. Une mise hors combat réussie grâce à une transition savante qui a fait tourner bien des têtes.

«Je suis super content. C'est un combat qui me donne confiance pour la suite, a lancé Carmont hier, tout juste arrivé à l'aéroport Trudeau, lors d'une entrevue téléphonique. Vemola est un combattant avec beaucoup de force, c'est un champion de lutte dans son pays. Je savais qu'il allait recourir à ces aspects et je l'ai senti. C'était dangereux, il fallait faire attention.»

À plusieurs reprises, le Tchèque six fois champion national de lutte a pris Carmont en guillotine. «La deuxième était bien exécutée», dit celui qui en a été la victime. Mais il n'a pas paniqué et a attendu le moment propice pour une contre-attaque.

Les meilleurs dans la mire

Après cette victoire, Francis Carmont ignore ce qui l'attend. Il n'a pas eu vent des intentions de l'UFC, mais souhaite affronter un top 10 à sa prochaine sortie. «Ultimement, je vise un combat de championnat et une ceinture. On travaille dur pour cela, et le chemin est encore long, dit le poids moyen âgé de 30 ans. Il faut avoir les bons résultats et ça, c'est loin d'être assuré.»

Il ne regrette pas une seconde sa décision d'avoir quitté la France - où les combats d'arts martiaux mixtes sont toujours illégaux - pour le Québec. «C'était la bonne décision, y'a pas de doute. Quand on voit comment ma carrière a évolué... Je suis aujourd'hui un meilleur combattant qu'avant, dit-il. Je suis beaucoup plus polyvalent, je sais tout faire. Si un gars veut aller au sol, s'il veut lutter, je peux y aller.»

L'entrevue tire à sa fin. Veut-il ajouter quelque chose? «Je tiens à remercier Georges qui m'aide énormément, a lancé simplement Carmont en référence à St-Pierre, qui était dans son coin mercredi soir. Il croit beaucoup en moi et sans son aide, je ne pense pas que je serais rendu où je suis aujourd'hui.»